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DE PHYSIQUE.

milieu AC jusqu’à une certaine limite située à une distance de AB ou de CD moindre que Br ; et comme elle agit toujours plus foiblement que celle du milieu AC, à laquelle sa direction est contraire, son effet se borne à modifier un peu la figure de la courbe ytf ou kie, dont la concavité restera tournée dans le même sens. D’ailleurs, il est facile de voir que les petites altérations que subit la force du milieu AC, de la part de celle de l’air, étant les mêmes de part et d’autre à des distances respectivement égales de AB et de CD, les deux courbes ytf, kie ne laisseront pas de se ressembler ; en sorte que, tout compensé, le mouvement du rayon peut être considéré comme produit par une seule force accélératrice variable entre certaines limites voisines des lignes AB, CD, et qui éprouve, de part et d’autre, les mêmes changements en sens opposé[1].

La théorie précédente suppose que la lumière se

  1. Nous avons dit (641) que, relativement à un même milieu, le sinus d’incidence est en rapport constant avec celui de réfraction : c’est ce que nous allons démontrer à l’aide d’un principe qui tient à la théorie des forces accélératrices. Soit toujours AB (fig. 92) la surface du milieu réfringent que nous supposons plus dense que l’air, st le rayon incident, ti le rayon réfracté, bm la perpendiculaire au point d’immersion, et sb, im deux perpendiculaires sur cette même ligne. Si st représente en même temps la vîtesse du rayon dans l’air, on pourra décomposer cette vîtesse suivant deux directions sb et bt, dont la première représentera la vîtesse horizontale du rayon incident, et l’autre sa vîtesse verticale. Supposons que l’on ait pris ti, de manière que im soit égale à bs ; la vîtesse horizontale étant toujours la même pendant que le rayon se meut suivant ti, puisque l’action de la force accélératrice ne