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DE PHYSIQUE.

central dans lequel tous les mouvemens d’alentour paroissent concourir. C’est là le moment où le phénomène se développe dans sa plus grande magnificence, tant par la variété des figures lumineuses qui se jouent de mille manières au haut de l’atmosphère, que par la beauté des couleurs dont plusieurs d’elles sont ornées. Le phénomène diminue ensuite par degrés, de manière cependant que les jets lumineux et les vibrations se renouvellent de temps en temps : mais enfin le mouvement cesse ; la lumière qui occupoit les parties méridionales et celles de l’Orient et de l’Occident, se resserre et se concentre dans la partie boréale ; le segment obscur s’éclaircit et finit par s’éteindre, tantôt subitement, et tantôt avec lenteur, à moins qu’il ne se prolonge jusqu’à se fondre, en quelque sorte, dans le crépuscule du matin, comme cela a lieu dans la plupart des grandes aurores boréales.

628. Ce phénomène a été d’abord attribué aux vapeurs et aux exhalaisons de la terre, qui, après s’être mêlées, entroient en fermentation et finissoient par s’enflammer. D’autres ont imaginé que les glaces et les neiges de la zône polaire réfléchissoient les rayons solaires vers la surface concave des couches supérieures de l’atmosphère, d’où ces rayons étoient ensuite renvoyés vers nous, et produisoient toutes les apparences que présente l’aurore boréale. Quelques-uns ont considéré le fluide magnétique comme l’agent de ce phénomène, et la correspondance que l’on avoit remarquée, dans certains cas, entre les apparitions de l’aurore boréale et les agitations de l’aiguille aimantée (586), sembloit être favorable à cette opinion. Parmi les diverses