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DE PHYSIQUE.

Enfin, la quatrième modification participe de la seconde et de la troisième, et son expression est e, O, E, o[1]. L’aiguille fait donc ainsi continuellement de petites oscillations, dont tel est le résultat général, que la somme des mouvemens qui ont lieu vers l’Ouest l’emporte sur celle des mouvemens en sens contraire, de manière que la déclinaison va en augmentant du même côté.

586. Ce n’est pas tout encore, et ces variations qui, au milieu de leur inconstance, ont, jusqu’à un certain point, une marche suivie et réglée, sont sujettes à des espèces d’anomalies subites et fugitives, qui portent visiblement le caractère d’une cause perturbatrice. Aussi les marins ont-ils désigné ces anomalies sous le nom d’affollemens, et lorsqu’ils les aperçoivent, ils disent que l’aiguille est affollée[2]. On a remarqué que l’aiguille est quelquefois agitée par un temps d’orage, et souvent, lorsqu’il paroît une aurore boréale[3]. Mais on n’a point déterminé jusqu’ici l’influence immédiate de ces phénomènes, considérés comme causes des affollemens de l’aiguille.

587. L’inclinaison de l’aiguille a aussi ses variations, qui sont surtout sensibles lorsqu’on change de latitude. Elle est nulle à peu près à l’Equateur, de manière que tous les points où l’aiguille est exactement parallèle à l’horizon, forment une courbe irrégulière qui coupe

  1. Recueil de Mémoires sur l’analogie de l’Électricité et du Magnétisme, par Van-Swinden, t. III, p. 4 et suiv.
  2. Ibid., p. 2 et suiv.
  3. Même ouvrage, t. I, p. 466, et t. III, p. 187 et suiv.