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DE PHYSIQUE.

ter de toutes parts, comme si elles étoient mues sur les rayons d’un cercle, et laisser à l’endroit qu’elles occupoient d’abord un vide autour duquel elles s’arrangent en forme de disque.

560. Avant d’aller plus loin, il est nécessaire de donner une idée de la manière dont les deux fluides magnétiques sont distribués dans l’intérieur d’un aimant. Cette distribution, qui est analogue à celle du fluide électrique autour d’un conducteur, ou à celle des deux fluides électriques dans une tourmaline, se fait, en général, de manière que les densités magnétiques étant très considérables vers les extrémités, décroissent ensuite rapidement, et deviennent presque nulles dans un espace sensible situé vers le milieu de l’aimant. Il en résulte que les centres d’action sont, comme nous l’avons dit (546), à une petite distance des extrémités. Par exemple, cette distance n’étoit que de 22mill.,5, ou 10 lignes, dans un fil d’acier de 67cent.,5, ou 25 pouces, de longueur. On jugera à peu près de cette proximité des centres d’action à l’égard des extrémités d’un fil ou d’un barreau d’acier aimanté, en tenant ce barreau dans une position verticale, vis-à-vis d’une aiguille de boussole suspendue librement, et en le faisant monter et descendre, de manière que les différens points de sa longueur se présentent successivement à l’aiguille ; on remarquera dans cette aiguille une tendance sensible vers un certain point du barreau, qui sera peu éloigné de l’extrémité située du même côté.

Cette distribution des deux fluides magnétiques dans un aimant, dépend de ce que les forces de ces fluides