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DE PHYSIQUE.

minéral. Pour distinguer ces pôles l’un de l’autre, on peut se servir d’un petit appareil fort simple, dont nous allons faire la description. Il consiste dans une aiguille mn (fig. 50) d’argent ou de cuivre, terminée par deux globules, et mobile sur un pivot qui forme la partie supérieure d’une tige ca de même métal. On isole cette tige avec l’aiguille, en la plaçant sur un support cylindrique s de résine. On pose un doigt de la main gauche sur la rondelle a qui termine la tige inférieurement, et tenant de la main droite un bâton g de gomme laque ou de cire d’Espagne, que l’on a frotté, on le présente, pendant une ou deux secondes, à une petite distance de la tige ac ; on retire ensuite, d’abord le doigt, puis le bâton g. L’aiguille alors se trouve électrisée vitreusement ; en sorte que, suivant qu’on approche d’un des globules m, n, le pôle résineux on le pôle vitré d’un minéral électrisé par la chaleur, le globule est attiré ou repoussé. On concevra la raison du procédé employé pour électriser l’aiguille, en appliquant ici ce que nous avons dit de la manière dont on produit le même effet, par rapport à l’électromètre de Cavallo (441). L’électricité de l’aiguille se conserve pendant un quart d’heure ou davantage, et on peut, en la faisant naître, la rendre très-sensible ou très-foible, suivant que l’exige l’expérience qu’on se propose de faire, en variant la distance entre la tige ac et le bâton de gomme laque.

452. Prenons d’abord pour exemple la pierre appelée tourmaline, qui est la première dans laquelle on ait reconnu la propriété de devenir électrique par la chaleur, et qui cristallise en prismes ordinairement à neuf pans, terminés par des sommets à trois, six, neuf faces

Tome i.
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