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DE PHYSIQUE.

pour l’électrophore (439), que tout l’appareil étant alors chargé d’électricité vitrée, les deux balles doivent se repousser et se tenir écartées l’une de l’autre. Chaque fois que l’on présente de nouveau la cire à une certaine distance du point de suspension, les balles se rapprochent, parce que la cire ramène dans la boule de cuivre une partie de l’électricité des balles. Si l’on diminue la distance, il pourra arriver que les balles, en perdant tout leur fluide additionnel, rentrent dans l’état naturel, et parviennent à se toucher ; alors si vous approchez encore davantage le bâton de cire, la force de son électricité résineuse, en déterminant une plus grande quantité de fluide vitré à se porter vers le point de suspension, décomposera le fluide naturel des balles, qui passeront ainsi à l’état d’électricité résineuse, et se repousseront de nouveau ; en sorte qu’aux yeux de ceux à qui cette observation s’offriroit, sans être éclairée par la théorie, elle se trouveroit en contradiction avec la première, où la cire, en s’approchant du point de suspension, sollicitoit les balles à se mouvoir l’une vers l’autre.

442. Cet électromètre fournit un moyen facile de déterminer l’espèce d’électricité d’un corps quelconque. Par exemple, dans le cas que nous venons de citer, tout corps qui aura l’électricité vitrée, si on l’approche de la boule qui termine l’appareil, augmentera l’écartement entre les deux petites balles de moelle de sureau ; si, au contraire, le corps est chargé d’électricité résineuse, le premier mouvement des balles sera de tendre l’une vers l’autre.

Si l’on attache sur la boule de métal une aiguille ter-