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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

tion attractive sur ce fluide, soit pour l’empêcher de sortir, soit pour balancer ensuite la résistance que l’air oppose à sa dissipation, lorsqu’il enveloppe le corps. Ceci nous conduit à un nouveau résultat qui est lié étroitement avec le précédent. Nous avons dit (387) que chaque corps possède par lui-même une certaine quantité de fluide électrique, composée des fluides vitré et résineux. Cette quantité, qui dépend de la nature du corps, reste comme enchaînée dans son intérieur, tant que les deux fluides y sont neutralisés l’un par l’autre. Mais aussitôt qu’ils se dégagent, ils perdent leur tendance pour se maintenir dans le corps, et n’obéissent plus qu’à leur force répulsive mutuelle. Viennent-ils ensuite à se réunir de nouveau ? Le fluide composé, qui résulte de leur assemblage, rentre dans le corps et y demeure fixé comme auparavant. De même si un corps reçoit d’ailleurs une portion additionnelle de fluide vitré ou résineux, celui-ci se répand à la surface du corps sans pénétrer à l’intérieur, et ne tient même à cette surface que par l’intermède de l’air environnant qui refuse de le transmettre. Nous citerons, en parlant de l’électricité dans le vide, une expérience qui confirme cette théorie.

397. Puisque le fluide électrique libre d’un corps ne paroît avoir aucune affinité pour lui, il sera également indifférent à l’égard d’un corps quelconque ; en sorte que si l’on met un corps conducteur électrisé en contact avec un autre qui soit dans l’état naturel, la partie qu’il lui communiquera de son fluide libre ne dépendra que de la forme des deux corps, et nullement de leur nature, C’est ce que Coulomb a prouvé

d’une