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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

fait aussi un dégagement de fluide qui est enlevé par le premier corps, mais qu’il transmet aussitôt aux corps environnans avec lesquels il est en communication.

386. L’hypothèse que nous emploîrons pour expliquer les phénomènes, consiste à considérer, avec Symmer[1], le fluide électrique comme composé de deux fluides différens, qui sont neutralisés l’un par l’autre, dans l’état ordinaire des corps, et qui se dégagent lorsque les corps donnent des signes d’électricité. Au reste, il faut avouer que l’existence de ces deux fluides n’est pas fondée sur des raisons aussi recevables que celle du fluide électrique lui-même, que l’on suppose ici résulter de leur réunion. Mais l’adoption de ces fluides conduit à une manière simple et plausible de représenter les résultats de l’expérience, et sauve les difficultés dans lesquelles nous verrons bientôt que l’on s’expose à tomber, en essayant une autre hypothèse.

Tel est en général la manière d’agir des deux fluides dont il s’agit, que les molécules de chacun se repoussent mutuellement et attirent celles de l’autre fluide. Il en résulte quatre combinaisons différentes d’actions entre les fluides de deux corps, savoir, deux répulsions et deux attractions, d’où dépendent les mouvemens par lesquels les corps eux-mêmes s’approchent ou s’écartent l’un de l’autre, ainsi que nous l’expliquerons bientôt avec plus de détail.

387. Le fluide électrique est répandu dans tous les corps. Le globe terrestre en est comme une source iné-

  1. Philosoph. Transact., t. LXI, part. 1, p.340 et suiv.