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DE PHYSIQUE.

portionnelles aux quantités d’électricité résineuse, dès que les répulsions mutuelles des fluides de la même espèce se font en raison inverse du carré de la distance, il est nécessaire que les attractions suivent la même loi, sans quoi il n’y auroit point équilibre.

394. La loi que nous venons d’exposer conduit à un résultat très-remarquable de l’électricité des corps conducteurs. Il consiste en ce que tout le fluide libre qui tient un de ces corps à l’état électrique, est répandu autour de sa surface, sans qu’il en existe aucune portion sensible à l’intérieur. Cette propriété se prouve également par le raisonnement et par l’expérience, et nous allons présenter successivement l’une et l’autre manière de la démontrer, en observant cependant que la preuve géométrique n’est rigoureuse que pour les corps sphériques, et pour quelques autres dont nous parlerons plus bas. Mais comme un solide d’une forme quelconque peut toujours être censé circonscrit à l’un de ceux dont il s’agit, la manière dont l’action principale est modifiée par la matière excédente, ne doit apporter qu’une différence assez légère dans le résultat.

La démonstration que nous donnerons de ce résultat, considéré dans les corps sphériques, dépend de deux principes de la philosophie Newtonienne. L’un, que nous avons déjà fait connoître en parlant de l’attraction (53), consiste en ce que si toutes les molécules d’une sphère attirent en raison inverse du carré de la distance (et il en faut dire autant de la force répulsive), la somme des actions qu’elles exercent sur une particule de matière placée hors de la sphère, sera la même que si toutes les molécules agissantes étoient réunies au centre de la