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DE PHYSIQUE.

cipalement sur ce que l’attraction dont il s’agit ne commençoit à agir que dans le voisinage du contact, en sorte qu’elle étoit très-grande au contact, et devenoit insensible à une distance un peu appréciable. Il suivoit de là que cette attraction devoit croître et décroître dans un plus grand rapport que la première, et que peut être elle suivoit la raison inverse du cube des distances.

53. Pour mieux concevoir la différence qui, dans cette hypothèse, existeroit entre les effets des deux attractions, supposons d’abord un corps sphérique dont toutes les particules agissent par des attractions en raison inverse du carré des distances, sur une molécule située au dehors à une distance quelconque. Newton a prouvé que, dans ce cas, l’attraction totale qui résulte de toutes les attractions particulières est la même, par rapport à la molécule attirée, que si toutes les particules attirantes se trouvoient réunies au centre de la sphère[1] : car si l’on imagine qu’elles aillent toutes à la fois se placer dans ce point, l’attraction de celles qui étoient situées en deçà du centre, par rapport à la molécule attirée, diminuera à mesure qu’elles s’éloigneront de cette molécule ; mais en même temps l’attraction des particules qui étoient situées au delà du centre augmentera, à mesure qu’elles se rapprocheront de la molécule attirée. Or, on démontre, par la géométrie, qu’il s’établit dans ce cas une compensation entre les attractions qui décroissent et celles qui prennent de l’accroissement, de manière que la somme des

  1. Princip. mathem., t. i, Prop, lxxi, theor. xxxi.