où l’air n’occupoit encore que le volume V, il s’y est introduit un égal volume de vapeur, et parce que la force de cette vapeur faisoit seule équilibre à la pression P′, qui peut aussi représenter l’élasticité de la vapeur, nous sommes libres de supposer que cette élasticité étoit employée à soutenir une partie P′ de la pression P dont le gaz seul étoit chargé auparavant, en sorte que ce fluide n’est plus pressé que par une force égale à P-P′. Il se dilatera donc par son excès d’élasticité. Mais à mesure qu’il se dilate, il se forme une nouvelle quantité de vapeur, qui est toujours proportionnelle à l’augmentation de volume, en sorte que la pression à laquelle cette vapeur fait équilibre à toutes les élévations, ou, ce qui revient au même, son élasticité est constamment égale à P′. Le gaz continuera donc de se dilater jusqu’au terme où ce qui lui restera de sa force élastique ne soit plus capable que de balancer la pression P ; et puisque les dilatations ou les volumes sont en raison inverse des pressions, on aura V′ : V :: P : P-P′ ; d’où l’on tire, V′=(VP/P-P′), et V′=V+(VP′/P-P′).
Supposons que le gaz étant l’air commun, et la vapeur celle de l’eau, on ait P=27 pouces, P′=½po. et faisons V=1. La formule V′=27/(27-½)=54/53, c’est-à-dire, que dans ce cas l’air s’est dilaté dans le rapport de 53 à 54, ce qui conduit au résultat de Saussure (309).
Soit P=20po. et P′=10po., on aura V′=2, c’est-à-dire, que le volume de l’air est doublé.