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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

à l’air ; en sorte que, dans le vide, il auroit soutenu réellement cette pression.

308. Saussure avoit trouvé de plus, qu’à la même température de 15d un pied cube d’air, d’abord très sec, se saturoit d’une quantité de vapeur du poids d’environ 10 grains.

309. Il suit de ce que nous venons de dire, qu’une masse d’air saturée d’eau en vapeurs, à 15d, a besoin d’une pression de 27 pouces, 6 lignes, pour continuer d’être resserrée dans l’espace qu’elle occupoit auparavant sous une pression de 27 pouces. Donc, si elle n’est encore chargée que de cette dernière pression, les molécules de la vapeur écarteront celles de l’air, par leur force élastique, en même temps que ce fluide, par son affinité, les tiendra dans un état de suspension, et le volume de la masse se trouvera augmenté de 1/54 ; et parce que la densité de la vapeur est à celle de l’air, suivant Saussure, à peu près comme 10 à 14, le volume s’accroîtra dans un rapport plus grand que celui de l’augmentation de masse ; d’où il faut conclure que la pesanteur spécifique de l’air diminue à mesure qu’il tient une plus grande quantité d’eau en dissolution. Newton, dans ses questions d’optique, où l’on trouve une foule d’aperçus, qui sont comme autant de germes précieux dont le développement étoit réservé à d’autres temps, remarque que le véritable air est plus pesant que les vapeurs, et qu’une atmosphère humide est plus légère qu’une atmosphère sèche, à quantités égales[1].

310. Venons maintenant aux résultats des recherches

  1. Optice lucis, lib. III, quæst. 31, p. 322.