Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/223

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
172
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

git, comme l’effet d’une certaine tendance qui dépend de la figure des molécules, qu’il présume être de petites aiguilles ; et il cite, entre autres exemples qui viennent à l’appui de son opinion, celui de la pyrite cubique, dont les faces sont striées alternativement dans trois directions perpendiculaires l’une à l’autre[1]. Cette pyrite n’est, selon lui, qu’un assemblage d’aiguilles déterminées, par elles-mêmes, à affecter constamment ces directions croisées ; mais nous avons prouvé depuis[2], que la pyrite striée est, comme les autres, un assemblage de molécules cubiques, et doit être regardée comme une cristallisation ébauchée du dodécaèdre à plans pentagones (101).

On pourroit plutôt présumer que les molécules de la glace sont des tétraèdres réguliers, composant des octaèdres, par un assortiment semblable à celui qui a lieu pour la chaux fluatée, ou le spath fluor[3], puisque les congélations qui offrent des indices de formes régulières, ont un rapport marqué avec les dendrites métalliques, que nous savons être des assemblages d’octaèdres implantés, dont la structure ressemble à celle du spath dont il s’agit : ce sont les mêmes traits de part et d’autre, les mêmes dentelures, les mêmes apparences de triangles équilatéraux aux extrémités.

Or, telle est la structure de l’octaèdre régulier, que si on le coupe parallélement à deux de ses faces op-

  1. P. 156 et suiv.
  2. Traité de Minér., t. IV, p. 75.
  3. Ibid., t. II, p. 249.