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sur l’origine de la chaleur solaire et de la chaleur terrestre

La chaleur spécifique, dans une modification quelconque, est représentée par le quotient

de la chaleur fournie par l’accroissement de la température absolue

Supposons la pression très grande. Si la modification a lieu à volume constant, est nul, et la chaleur spécifique se réduit alors à

qui généralement est une quantité finie. Mais à pression constante (ou plus généralement à volume non constant), le terme

peut être très grand, si n’est pas très petit : il est possible en effet que pour un solide, ou pour un liquide peu compressible, ne soit pas très petit, même sous pression élevée ; toutefois ce n’est pas ce qui arrive dans le cas d’un gaz parfait[1]. Nous comprenons ainsi comment, sous de fortes pressions, la chaleur spécifique peut atteindre une valeur considérable.

149.Considérons un globe chaud qui rayonnerait, comme le Soleil. Perdant de la chaleur ce globe se contracte et cette contraction tend à le réchauffer. L’ensemble du globe va-t-il s’échauffer, va-t-il se refroidir ; sa température va-t-elle croître ou décroître ? C’est une question qui sera discutée plus loin (Section III). Faisons cependant la remarque suivante : pour que le globe s’échauffe en perdant de la chaleur, il faut que la chaleur spécifique soit né-

  1. Pour les gaz parfaits, le coefficient de dilatation à pression constante est constant (et égal à 1/273) : quand la pression devient très grande, le volume spécifique devient très petit, par suite le devient aussi. Pour un gaz parfait, la chaleur spécifique resterait donc finie sous les fortes pressions. Mais il n’en est pas ainsi pour les solides ou les liquides, ni même pour les gaz naturels.