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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

Ce livre est encore cité, au sujet de la théorie que Plotin y expose sur le mouvement de l’Âme universelle, par Simplicius [Commentaire sur le traité Du Ciel, fol. 5 et 9) : « Ὁ Πτολεμαῖος ϰαὶ ὁ μέγας Πλωτίνος ϰαὶ Ξέναρχος έν ταῖς πρὸς τὴν πέμπτην οὐσίαν ἀπορίαις, ϰ. τ. λ.[1] ; et par Jean Philopon (De l’Éternité du monde, contre Proclus, XIII, 2, Commentaire sur les Météores d’Aristote, p. 78, et Commentaire sur le traité de l’Âme, B, 5, a).

Salluste (Des Dieux et du monde, VIII, p. 24) et Proclus (Théologie de Platon, XIII, p. 35) exposent aussi l’opinion de Plotin, mais sans le nommer.

§ II. DU MOUVEMENT DE L’ÂME HUMAINE ET DU PNEUMA.

Plotin dit en parlant du mouvement de l’âme humaine (§ 3, p. 164) :

« Quand notre âme entre en mouvement, comme dans la joie, dans l’attente du bien, quoique ce soit un mouvement d’une espèce fort différente de celui qui est propre au corps[2], il se produit un mouvement local dans ce dernier. »

Plotin reproduit encore ici la théorie d’Aristote qui explique de la même manière les mouvements que l’âme imprime au corps :

« C’est par une sorte de volonté et de pensée que l’âme paraît mouvoir l’animal[3]. » (De l’Âme, I, 3 ; p. 127 de la trad.)

Ce que nous venons de dire du mouvement de l’âme humaine nous conduit à expliquer un passage fort obscur qui se trouve dans le § 2, p. 162-163 :

« Pourquoi nos corps ne se meuvent-ils pas circulairement comme le ciel ? C’est qu’ils renferment un élément auquel le mou-

  1. Nicéphore Blemmidas a reproduit cette citation dans son Epitome physica, p. 183.
  2. Plotin exprime encore la même pensée dans le livre i de l’Ennéade I (§ 13, p. 50) : « Pour se connaître, l’âme n’aura nullement à se mouvoir, ou, si on lui attribue le mouvement, il faut que ce soit un mouvement qui diffère complètement de celui des corps et qui soit sa vie propre. »
  3. Dans le même ouvrage, Aristote consacre le chapitre 10 du livre iii à démontrer cette proposition : « Le but final est le principe de l’action. C’est donc avec bien de la raison qu’on peut regarder ces deux facultés, l’appétit et la pensée pratique, comme les causes de la locomotion. L’objet désiré produit le mouvement ; et par là, la pensée aussi le produit, parce que c’est l’objet désiré qui est son principe. L’imagination, quand elle meut l’animal, ne le meut pas sans l’appétit. Ainsi donc c’est l’objet de l’appétit qui seul est ce qui détermine le mouvement. » (De l’Âme, III, 10, p. 33 de la trad.)