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LIVRE NEUVIÈME.


CONTRE LES GNOSTIQUES[1].


I. Nous avons déjà démontré ailleurs[2] que la nature du Bien est une nature simple et première (ἡ τοῦ ἀγαθοῦ ἀπλῆ φύσις ϰαὶ πρώτη) : car toute chose qui n’est pas première ne saurait être simple. Nous avons également démontré que la nature du Bien ne contient rien en soi (οὐδὲν ἔχον ἐν ἑαυτῷ)[3], qu’elle est quelque chose d’un (ἕν τι), qu’elle est la

  1. Avant d’aborder la réfutation des Gnostiques, Plotin résume brièvement sa théorie des trois hypostases divines, parce qu’elle sert de base à sa polémique. Il aurait dû exposer également la doctrine qu’il combat ; il s’est borné à la rappeler en passant, parce qu’elle était familière à ses lecteurs. Pour suppléer à cette omission, nous avons, dans la Note sur ce livre, à la fin du volume, exposé d’après saint Irénée les idées fondamentales du Gnosticisme, dont la connaissance est nécessaire à l’intelligence de cette discussion. Plotin d’ailleurs ne s’est pas proposé de soumettre à un examen complet toutes les questions traitées dans les écrits des Gnostiques. Il s’est surtout attaché à démontrer que les Gnostiques n’avaient pas le privilége de posséder seuls la science, la gnose, γνῶσις, comme ils le prétendaient (p. 285, note 2), et qu’ils avaient tort d’enseigner (p. 302, note) que le Démiurge est mauvais ainsi que le monde même (comme l’indique le second titre que porte ce livre dans la Vie de Plotin, p. 30).

    Pour les autres Remarques générales et pour tous les éclaircissements que leur étendue ne nous a pas permis de placer au bas des pages, Voy. la Note sur ce livre à la fin du volume.

  2. Voy. le liv. ix de l’Ennéade VI, lequel a été composé avant celui-ci.
  3. Ce qu’il y a ici de faux dans les idées de Plotin est parfaitement rectifié dans un beau passage de saint Augustin, passage où