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NOTICES

digression fameuse, l’auteur de la lettre explique pourquoi l’esprit est impuissant à réduire en concepts adéquats les réalités suprêmes qu’il lui est donné de contempler. — La conclusion sera que la rédaction de Denys ne peut prétendre à aucune valeur ni passer pour un résumé de doctrine platonicienne. — Puis, reprenant son histoire, l’écrivain rappelle les péripéties de ses derniers jours en Sicile, ses différends de plus en plus graves avec le souverain. Dion n’est pas rappelé d’exil, malgré des promesses formelles ; bien plus, sa fortune est entièrement dilapidée. Le manque de foi et de moralité se trahit chez Denys en maintes circonstances (337 e-350 b).

Il ne reste plus à Platon qu’à regagner Athènes. Il le fait, non sans obstacles, s’arrête auparavant dans le Péloponnèse, à Olympie, où il rencontre Dion et ses partisans. La guerre pour la libération de la Sicile se prépare. Platon refuse d’y prendre part ; il réprouve les moyens de violence, mais se déclare prêt à travailler à la réconciliation, si quelque jour elle devient possible (350 b-e).

Terminant par des réflexions analogues à celles qui faisaient tout à l’heure l’objet de ses conseils, revenant sur la nécessité d’une réforme morale personnelle pour pouvoir opérer avec fruit la réforme de la cité, le philosophe prend congé de ses correspondants, s’excusant de la longueur de sa lettre, longueur pourtant inévitable, vu l’importance de la matière, et qui, du reste, sera juste mesure, si les explications données satisfont la juste attente des lecteurs (350 e-fin)


Question d’authenticité.

Nous n’avons pas à démontrer positivement l’authenticité de la 7e lettre. Elle a été communément acceptée jusqu’à notre époque, et, de toute la collection, cette épître est celle qui porte de la façon la plus caractéristique le cachet platonicien. Très probablement la plus ancienne, c’est elle qui a fourni des thèmes à des rédactions plus tardives de rhéteurs. Les anciens s’y réfèrent fréquemment et la nomment, tels Aristide, Eusèbe, Proclus, ἡ μεγάλη ou μακρὰ ἐπιστολή. Cicéron la qualifie de « praeclara Platonis epistula ». Cependant, à la suite surtout de Karsten, on s’est défié de la provenance de cet écrit, on a soupçonné la main d’un faussaire qui, d’après des notes assez anciennes et en pillant consciencieusement les Dialogues, aurait imaginé ce manifeste moitié