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NOTICE


Le sujet du dialogue.

Socrate apprend de Ménexène que le Conseil s’apprête à désigner l’orateur chargé de faire l’éloge des soldats morts. Il manifeste son admiration pour ces sortes de discours, dont le prestige met en valeur tous les membres de la cité. Au reste, la tâche de l’orateur n’offre en pareil cas rien de difficile. Lui-même, il saurait s’en acquitter. Il a pour maître d’éloquence Aspasie, et la veille il a recueilli de sa bouche une oraison funèbre de sa composition. Sur la prière de Ménexène, il récite ce discours d’un bout à l’autre. Ménexène se déclare émerveillé, et proteste de sa reconnaissance. Socrate s’engage, à condition que Ménexène soit discret, à lui rapporter nombre de discours du même genre faits par Aspasie.


Le personnage de Ménexène.

L’interlocuteur de Socrate est nommé dans le Phédon (59 b) parmi les disciples qui assistèrent aux derniers moments du Maître. Il est mis en scène dans le Lysis, sous les traits d’un adolescent. Fils de Démophon, il sort d’une famille qui a toujours donné des hommes d’État à Athènes[1]. Dans notre dialogue, il est évidemment plus âgé que dans le Lysis, puisqu’il peut croire son éducation achevée, et qu’il se prépare à débuter dans la vie politique[2].

  1. Ménexène, 234 ab.
  2. id. — Il a donc atteint dix-huit ans, l’âge de l’éphébie, où le jeune Athénien était inscrit sur le registre de son dème, et entrait en possession de la plupart de ses droits civils. L’intention qu’il manifeste d’aborder la vie politique semble même indiquer qu’il est tout près de la vingtième année.