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LYSIS



I

LES PERSONNAGES


Les interlocuteurs de Socrate sont au nombre de quatre : Lysis, Ménexène, Hippothalès et Ctésippe. Tous sont des personnages réels, mentionnés à diverses reprises par Platon, et appartenant à de grandes familles athéniennes ; mais aucun d’eux n’a joué de rôle historique marquant, de sorte que nous en sommes réduits, sur leur compte, aux indications données par Platon lui-même, ou peu s’en faut.

Lysis est fils de Démocratès, du dème d’Aixonée. Sa famille est célèbre par ses richesses, ses chevaux, ses victoires aux grands jeux de la Grèce (Lysis, 205 c). Lui-même est au premier rang des enfants par sa beauté. Son âge n’est pas indiqué avec précision, mais nous voyons qu’il est déjà assez habile à jouer de la lyre (209 c) : il peut donc avoir au moins une douzaine d’années. D’autre part, sa discussion avec Socrate prouve qu’il a déjà lu nombre de poètes. On ne saurait cependant lui attribuer un âge beaucoup plus avancé, à en juger par sa timidité et sa modestie, et par la manière dont sa mère, dit-il, lui donnerait sur les doigts, s’il s’avisait de toucher à ses fuseaux.

Ménexène, fils de Démophon, est à peu près du même âge, et il est le grand ami de Lysis. À la question de Socrate qui lui demande lequel des deux est le plus âgé, il répond évasivement : « Nous en disputons » (207 c). Il semble cependant l’aîné de Lysis. Ménexène est nommé dans le Phédon (59 b) et il a donné, comme on sait, son nom à un dialogue de Platon. Ses ancêtres ne sont pas moins illustres que ceux de son ami Lysis (Ménexène, 234 a). L’amitié des deux enfants est d’une délicatesse naïve et charmante.

Hippothalès, fils d’Hiéronymos, est aussi un admirateur de Lysis, mais avec moins de naïveté que Ménexène. Il est plus âgé ; il a de quinze à dix-huit ans ; il compose des écrits en vers et en prose en l’honneur de celui qu’il aime. Diogène Laërce le cite parmi les disciples de Platon (III, 46) : c’est tout ce que nous savons de lui.