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NOTICE

Revenant alors à son sujet, Socrate recherche avec son jeune interlocuteur comment ils pourraient, l’un et l’autre, sortir de leur ignorance. Ils s’efforcent, pour cela, de déterminer quel objet l’homme politique, soucieux du bien public, doit se proposer ; et par conséquent ce qu’il doit connaître. Mais ils n’y réussissent pas et n’aboutissent qu’à des contradictions, au moins apparentes. C’est, en quelque sorte, le troisième acte de la comédie.

V. Le quatrième et dernier en est la suite naturelle. Socrate y fait voir que, pour connaître quelque chose de ce qui nous est extérieur, il faut d’abord se connaître soi-même. Précepte sanctionné par l’oracle de Delphes, et que lui-même, comme on le sait, avait adopté pour règle de conduite. Platon a voulu ici en marquer la véritable signification.

Se connaître soi-même, ce n’est pas connaître son corps ni ce qui intéresse le corps. L’homme est une âme ; c’est cette âme que chacun de nous doit connaître. Mais l’âme elle-même est complexe. Il y a en elle quelque chose de supérieur et de divin, qui est la raison, reflet de Dieu en nous. En elle, nous voyons comme dans un miroir l’image divine. Telle est la connaissance première, celle qu’il faut acquérir avant tout, parce qu’elle est celle qui nous permet de juger de nous-mêmes et des autres. Alcibiade, charmé de cette haute leçon, prie instamment Socrate de ne plus le quitter pour l’aider à s’instruire de cette science si précieuse et si nouvelle pour lui. Et Socrate, tout en l’y encourageant, laisse percer la

    ficielle, il faut l’avouer, des choses de la Perse, en particulier la mention qu’il fait de Zoroastre ? à qui fait-il allusion, lorsqu’il parle d’un témoin autorisé qui l’aurait renseigné (123 b ἐπεί ποτ´ ἐγὼ ἤκουσα ἀνδρὸς ἀξιοπίστου τῶν ἀναβεβηκότων παρὰ βασιλέα) ? Nous l’ignorons. Ctésias semble n’être rentré dans sa patrie qu’en 398 ; ses Περσικά n’ont guère pu être publiés qu’un certain temps après. Mais rien ne nous oblige à croire que Platon ait emprunté ses renseignements à un historien. Plus d’un des Grecs qui avaient accompagné le jeune Cyrus avait dû rentrer dans son pays et il n’y a vraiment aucune invraisemblance à admettre qu’il avait pu interroger l’un d’eux à Mégare sur cet Orient, auquel la Grèce avait alors tant de raisons de s’intéresser.