le travail développé par l’arrêt d’une molécule permettrait d’élever d’à peu près 1 μ un sphérule plein d’eau, ayant 1 μ de diamètre.
Enfin l’atome d’électricité (30), quotient du faraday par le nombre d’Avogadro, vaudra 4,7·10−10 (unités électrostatiques C. G. S.), ou, si on préfère, 1,6·10−20 coulombs. C’est à peu près le milliardième de ce que peut déceler un bon électroscope.
L’incertitude, pour tous ces nombres, est largement de 30 pour 100, en raison des approximations admises dans les calculs qui ont donné les équations de Clausius-Maxwell et de Van der Waals.
Bref, chacune des molécules de l’air que nous respirons se meut avec la vitesse d’une balle de fusil, parcourt en ligne droite entre deux chocs à peu près 1 dix-millième de millimètre, est déviée de sa course 5 milliards de fois par seconde, et pourrait, en s’arrêtant, élever de sa hauteur une poussière encore visible au microscope. Il y en a 30 milliards de milliards dans un centimètre cube d’air, pris dans les conditions normales. Il en faut ranger 3 milliards en file rectiligne pour faire 1 millimètre. Il en faut réunir 20 milliards pour faire 1 milliardième de milligramme.
La théorie cinétique a excité une juste admiration. Elle ne peut suffire à entraîner une conviction complète, en raison des hypothèses multiples qu’elle implique. Cette conviction naîtra sans doute, si des chemins entièrement différents nous font retrouver les mêmes valeurs pour les grandeurs moléculaires.