Remarques. 1) Avec זֶה le redoublement a lieu sans égard au ton, p. ex. וְזֶה־פִּרְיָ֫הּ « et voici son fruit » Nb 13, 27 (le ton est sur la seconde syllabe). Ce cas ne rentre donc pas proprement ici.
2) Le cas de מַה־ (avec pataḥ) ne rentre pas ici ; cf. § 37 c.
3) Le détail des règles et des exceptions est compliqué ; cf. Baer, De primarum vocabulorum literarum dagessatione, dans son édition du Liber Proverbiorum (1880), pp. VII-XV. De même pour le mẹra̦ḥīq.
j Mẹra̦ḥīq (abrégé de l’aram. אָתֵי מֵרַחִיק « venant de loin ») à savoir ton venant de loin (car le ton du premier mot est mileʿel). Les conditions requises pour qu’il y ait mẹra̦ḥīq sont les suivantes :
- 1) La voyelle finale du premier mot doit être ou ◌ֶ (en fait toujours avec la mater lectionis ה), ou ◌ָֽ å (ici avec ou sans ה).
- 2) Le ton du premier mot doit être mileʿel, soit par nature, soit par accident, à savoir par ascension du ton (en vertu de la loi nesīgah)[1]. La liaison avec le mot suivant doit être étroite, mais non très étroite ; et même, généralement, il n’y a pas maqqef, mais simplement accent conjonctif.
- 3) Le ton du second mot doit être sur la première syllabe.
Exemples : חָפַ֣צְתָּ בָּ֫הּ ḥåp̄á̦ṣtåb-bǻh « tu l’aimes » Dt 21, 14 ; הָ֥יְתָה לּֽוֹ « elle était à lui » 1 R 2, 15 (nesīgah) ; עֹ֤שֶׂה פְּרִי « faisant du fruit » Gn 1, 11 (nesīgah) ; שָׁבִ֤יתָ שֶּׁ֑בִי « cepisti captivitatem » « tu as fait des captifs » Ps 68, 19 (שֶׁ֑בִי forme pausale de שְׁבִי) ; לָ֫מָּה זֶּה « pourquoi donc ? » (17 fois sans maqqef, 7 f. avec maqqef).
Les voyelles ◌ֶ, ◌ָֽ atones sont brèves. Le qameṣ, en cette position, doit avoir une nuance ouverte, comme le segol (cf. § i).
Remarques. 1) La différence principale entre ces deux cas du dagesh euphonique se trouve dans le ton du premier mot. Dans le cas du deḥīq le ton serait mileraʿ, mais il disparaît ; dans le cas du mẹra̦ḥīq il est ou devient mileʿel.
2) Le fait que le qameṣ en s’abrégeant garde ici sa couleur o̦, au lieu de devenir a̦ (comme dans p. ex. עָם, עַם, עַמִּי ; מָה, מַה־) montre que le phénomène est d’origine secondaire[2].