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146 bd
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Pronom relatif

b Remarques. 1) Dans l’Ecclésiaste on trouve souvent le pronom ajouté pléonastiquement après le verbe : 1, 16 דִּבַּ֫רְתִּי אֲנִי j’ai parlé ; 2, 1, 11-15, 18, 20, 24 etc. ; aussi Ct 5, 5, 6.

2) Sur le pronom de la 3e p. comme copule cf. § 154 i.

c Pronom séparé ajouté, en apposition :

1) En apposition au nom : Esth 9, 1 יִשְׁלְטוּ הַיְּהוּדִים הֵ֫מָּה « Ce furent les Juifs qui se rendirent maîtres de leurs ennemis ». Avec une nuance emphatique différente : Is 7, 14 לָכֵן יִתֵּן אֲדֹנָי הוּא לָכֶם אוֹת eh bien, le Seigneur lui-même (ou ici : de lui-même) vous donnera un signe ! ; Gn 4, 26 לְשֵׁת גַּם־הוּא à Seth lui aussi.

2) (En apposition au sens large ; sorte de pronom de reprise) : quand à un sujet nominal on ajoute, après un mot faisant séparation, un second sujet, il faut un pronom de reprise : Gn 13, 1 וַיַּ֫עַל אַבְרָם מִמִּצְרַ֫יִם הוּא וְאִשְׁתּוֹ et Abram monta de l’Égypte, lui et sa femme… ; Ruth 1, 1. Une apposition ne fait pas séparation, d’où p. ex. Ex 18, 5 וַיָּבֹא יִתְרוֹ חֹתֵן משֶׁה וּבָנָיו et Jéthro, beau-père de Moïse, vint avec ses fils.

3) Quand au sujet pronominal contenu virtuellement dans une forme verbale on ajoute un second sujet, il faut un pronom de reprise : Gn 6, 18 וּבָאתָ֫ אֶל־הַתֵּבָה אַתָּה וּבָנֶ֫יךָ et tu entreras dans l’arche, toi et tes fils ; Gn 7, 1 ; Jug 11, 38 ; 1 R 1, 21 (dans 1 S 29, 10 restituer אתּה) ; Ruth 1, 3, 6.

4) Quand à un sujet pronominal on ajoute un sujet d’autre personne, il faut un pronom de reprise : Gn 17, 9 וְאַתָּה אֶת־בְּרִיתִי תִשְׁמֹר אַתָּה וְזַרְעֲךָ et toi, tu garderas mon pacte, toi et ta race…

d 5) En apposition à un suffixe verbal : Gn 27, 34 בָּֽרֲכֵ֫נִי גַם־אָ֫נִי bénis-moi moi aussi ; cf. Zach 7, 5 ⸮. Semblablement, avec l’adverbe הִנֵּה (§ 102 k) : Éz 6, 3 הִנְנִי אֲנִי מֵבִיא voici que moi je vais amener ; 34, 11, 20.

6) En apposition à un suffixe nominal ; 2 S 19, 1 מִי־יִתֵּן מוּתִי אֲנִי תַחְתֶּ֫יךָ Que ne suis-je mort à ta place ! (littéralement : qui don-

    vers (qīnah) ; cf. Kraetzschmar, in h. l., P. Cheminant, Les prophéties d’Ézéchiel contre Tyr (1912), p. 82. Voir encore Éz 27, 8 הֵ֫מָּה. — Les métriciens semblent généralement oublier que les anomalies de syntaxe et de morphologie pourraient être d’un grand secours dans l’établissement de leurs hypothèses. Dans toute poésie, la contrainte métrique oblige à des déviations de l’usage prosaïque, qui peuvent être révélatrices du mètre.