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Forme weqataltí (parfait inverti)

bien, et je glanerai) ; Mich 4, 6-7 : אֲקַבְּצָה coordonné au synonyme אֹֽסְפָה, puis וְשַׂמְתִּ֫י et (puis) je placerai ; Gn 31, 44 נִכְרְתָה בְרִית … וְהָיָה faisons un pacte… et il sera… ; Jug 19, 13 נִקְרְבָה … וְלַ֫נּוּ atteignons… et nous passerons la nuit (opp. 11). Les exemples semblent rares. Assez souvent on emploie un second cohortatif simplement coordonné, même quand il y a idée de succession : Gn 11, 3 ; 2 S 17, 1-3 (mais v. 2 weqataltí).

k Weqataltí continuant un jussif est un peu plus fréquent, bien que les exemples certains soient encore peu nombreux[1] : 1 R 1, 2 יְבַקְשׁוּ … וְעָֽמְדָה Qu’on cherche… et elle se tiendra ; וּתְהִי … וְשָֽׁכְבָה et qu’elle soit… et elle dormira (curieuse alternance de jussifs et de weqataltí ; encore 1 R 22, 13 ; Ps 109, 10. Le sens virtuellement volitif, ici et ailleurs, ne ressort que du contexte) ; 2 S 13, 5 ; Ps 64, 11 (ce verset final semble à l’optatif, car si יִשְׂמַח était un indicatif on aurait un 2d weqataltí וְהִתְהַלְלוּ ; l’ordre des mots est en faveur de l’optatif, ainsi que le parallélisme avec le verset final 32, 11 à l’impér.) ; 1 Ch 22, 11 (probt sens final).

l Weqataltí continuant un impératif est au contraire très fréquent[2]. Dans plusieurs cas le sens propre de succession apparaît clairement : 1 R 2, 31 עֲשֵׂה כַּֽאֲשֶׁר דִּבֶּר וּפְגַע־בּוֹ וּקְבַרְתּ֑וֹ וַֽהֲסִירֹ֫תָ דְּמֵי חִנָּם Fais comme il a dit, [3] tue-le, puis tu l’enseveliras ; et ainsi tu écarteras le sang innocent… (וּפְגַע coordonné sans succession ; וּקְבַרְתּוֹ avec succession ; וַֽהֲסִירֹ֫תָ avec consécution). Comme l’impératif s’emploie proprement pour une action immédiate (§ 114 m), si la seconde action n’appartient pas au moment présent, mais à un temps plus ou moins éloigné, il est logique qu’on l’exprime par le futur avec nuance de succession : weqataltí. Ainsi encore 1 R 2, 36 « Bâtis-toi בְּנֵה־לְךָ une maison à Jérusalem : tu y habiteras וְיָֽשַׁבְתָּ֫ et tu n’en sortiras pas… » ; Jér 11, 6 « écoutez שִׁמְעוּ les paroles de ce pacte et (puis) accomplissez-les וַֽעֲשִׂיתֶם » (littt : et (puis) vous les accomplirez). L’écrivain est assez souvent libre d’exprimer ou non la nuance de succession ; ainsi on a Jér 36, 2 « Prends un rouleau, et tu y écriras וְכָֽתַבְתָּ֫ », mais

  1. König n’en parle pas (cf. Syntax, § 367 q-r).
  2. Voir les exemples réunis par Mayer Lambert, Sur la syntaxe de l’impératif en hébreu (Revue des Études juives, 35, p. 106-9).
  3. L’usage du français n’admet pas ici et.