Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

laires des liquides par la mesure des tensions superficielles. Les mesures de chaleur de vaporisation et les constantes de van der Waals (p. 95) peuvent être utilisées aussi. Que signifient ces méthodes pour celui qui envisage les choses indépendamment de toute hypothèse ?

La réponse dépend des considérations indiquées plus haut (p. 83). Nous avons déjà fait remarquer qu’un grand nombre de propriétés différentes sont en relation immédiate avec les équivalents chimiques, de sorte que, pour obtenir des valeurs égales d’une de ces propriétés pour divers corps, il faut considérer pour chacun d’eux des masses chimiquement comparables. On arrive ainsi soit aux poids équivalents, soit à des multiples simples ou à des fractions simples de ces poids équivalents. En y regardant de plus près, on voit que ces méthodes de soi-disant détermination de poids moléculaires des liquides reposent sur la détermination de propriétés de même ordre ; les grandeurs que l’on obtient ainsi ne sont pas des poids moléculaires au sens strict, puisqu’elles ne s’appuient pas sur la loi des gaz. Ce sont seulement d’autres grandeurs stœchiométriques, qui montrent dans tous les cas des rapports simples avec les équivalents. Si on est disposé à admettre au besoin la polymérisation des liquides purs, on n’éprouve aucune difficulté à considérer ces nombres comme des poids moléculaires, et on remplit la condition nécessaire pour