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ON JOUE DE SON RESTE.


sort venait de lui donner en partage. C’était le beau, l’aimable, le surprenant Plantamour[1] ! Pendant trois heures, qui s’écoulèrent pour eux comme les moments d’un agréable songe, l’Adonis, sans aucun tour de force, mérita d’être onze fois couronné. Onze fois : quel honneur et pour lui-même et pour celle qui l’avait secondé si bien !

Le parrain fit aussitôt après son entrée dans le temple, avec une espèce de tiare presque ridicule par sa hauteur, que mesurait de ses regards, encore humides de volupté, Zaïre, involontairement fière de son ouvrage. Le plus décoré à leur suite n’avait pas plus de huit couronnes. C’était le ci-devant abbé de Conaise, dépossédé de ses bénéfices et d’une jolie place à la cour, mais qui se croyait à peu près dédommagé,

    avait une assez mince opinion du nouveau profès qui n’était pas sept fois couronné. Qui n’avait pu atteindre la cinquième couronne était remis ; ce nombre était de rigueur. Après un second essai de même malheureux, le frère était exclu de la profession et restait désormais simple affilié. Nul moyen de fraude : un incorruptible dignitaire, à portée, ne délivrait chaque couronne qu’après s’être bien assuré qu’on venait de la gagner légitimement.

  1. Voyez ce qui est dit de lui aux deux dernières pages du numéro 4.
  IV.
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