de treize exploits. Mais celui-ci eut lui-même
un pied de nez, quand le timide
Plantamour, âgé de vingt ans, murmura
qu’il était en état de faire preuve de quatorze.
On se récriait, mais quatorze dames,
non moins étonnées que les cavaliers eux-mêmes,
furent obligées de lui rendre publiquement
justice. C’étaient les quatorze plus
âgées, parmi lesquelles madame de La Bistoquière
avait pour anciennes mesdames
de La Conassière, de Vaginasse, et la
doyenne, madame la présidente de Conbanal.
Il avait dansé une fois avec chacune
de ces dames, et les avait conduites, tour à
tour, aux rafraîchissements. Les bras en
tombèrent d’abord à tout le monde, mais il
fallut les relever pour applaudir à ce prodige
de puissance et de zèle phalurgique.
Le prix était une répétition enrichie pour
laquelle madame Durut avait reçu un louis
de chaque individu masculin. Plantamour
fut moins sensible au gain de la montre
qu’aux éloges dont on le comblait, et au
soin que prenaient toutes les jeunes dames
d’inscrire son beau nom sur leurs tablettes.
C’est ainsi qu’un pur hasard fit sortir tout à
Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/358
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
176
LES APHRODITES