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VI
AVANT-PROPOS

moins sympathique que celui qu’il a reçu en Allemagne.

Il s’en faut bien qu’on ait tout dit sur la Rome et sur l’Italie antiques : il y a là un champ inépuisable où la science fait chaque jour des trouvailles, et réussit à ouvrir des perspectives nouvelles. D’une autre part, notre sens critique et politique s’est aiguisé au contact de nos révolutions, et l’on a constaté avec vérité, qu’à la lueur de ce flambeau que nous a mis en main une expérience chèrement achetée, les institutions des anciens ont été à la fois, et mieux comprises, et mieux décrites, que par les anciens eux-mêmes[1].

Oui, ces histoires de la Grèce et de Rome, tant de fois remaniées, semblent toujours à refaire ! Nous rencontrons un attrait toujours neuf et puissant dans ces grandes leçons du passé qui nous enseignent le présent, comme les vicissitudes des temps présents nous donnent souvent le secret des événements d’autrefois, et les rapprochent en quelque sorte de notre propre histoire. Aussi ces études sont-elles partout en pleine faveur. L’Allemagne a sa cohorte d’érudits et d’historiens profonds, ses Mommsen, ses Max Duncker, ses Curtius, et tant d’autres ; l’Angleterre nomme avec fierté ses Cornewall Lewis, ses Thirlewall, ses Merivale et ses Grote, et chez nous, enfin, des travaux nombreux et récents attestent l’intérêt que les bons esprits n’ont cessé de porter à l’étude des deux grandes civilisations de l’ancien monde[2].

  1. V. Saint-René Taillandier : Revue des Deux-Mondes (la Philosophie de l’Hist. rom.), tome XLV, p. 361.
  2. Citons l’utile collection d’histoire universelle publiée par le libraire Hachette de Paris, sous la direction de M. V. Duruy, si connu par ses