Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 2.djvu/529

Cette page a été validée par deux contributeurs.
519
APPENDICE

éducation était faite, et ils retournaient à la charrue. » (Champollion-Figeac, Patois du Dauphiné, p. 67.)


28 — page 60Metz, Toul et Verdun

Sur les mœurs des habitants des Trois-Évêchés et de la Lorraine en général, voyez le Mémoire manuscrit de M. Turgot, qui se trouve à la bibliothèque publique de Metz : Description exacte et fidèle du pays Messin, etc. — Les trois évêques étaient princes du Saint-Empire. — Le comté de Créange et la baronnie de Fenestrange étaient deux francs-alleus de l’Empire.


29 — page 61On portait l’épée devant l’abbesse de Remiremont

Piganiol de la Force, XIII. Elle était pour moitié dans la justice de la ville, et nommait, avec son chapitre, des députés aux états de Lorraine. — La doyenne et la sacristaine disposaient chacune de quatre cures. La sonzier, ou receveuse, partageait avec l’abbesse la justice de Valdajoz (val-de-joux), consistant en dix-neuf villages ; tous les essaims d’abeilles qui s’y trouvaient lui appartenaient de droit. L’abbaye avait un grand prévôt, un grand et un petit chancelier, un grand sonzier, etc.


30 — page 62Les légendes du Rhin

Un duc d’Alsace et de Lorraine, au septième siècle, souhaitait un fils ; il n’eut qu’une fille aveugle, et la fit exposer. Un fils lui vint plus tard, qui ramena la fille au vieux duc, devenu farouche et triste, solitairement retiré dans le château d’Hohenbourg. Il la repoussa d’abord, puis se laissa fléchir, et fonda pour elle un monastère, qui depuis s’appela de son nom, sainte Odile. On découvre de la hauteur Baden et l’Allemagne. De toutes parts les rois y venaient en pèlerinage : l’empereur Charles IV, Richard Cœur-de-Lion, un roi de Danemark, un roi de Chypre, un pape… Ce monastère reçut la femme de Charlemagne et celle de Charles-le-Gros. — A Winstein, au nord du Bas-Rhin, le diable garde dans un château taillé dans le roc de précieux trésors. — Entre Haguenau et Wissembourg, une flamme fantastique sort de la fontaine de la poix (Pechelbrunnen) ; cette flamme, c’est le chasseur, le fantôme d’un ancien seigneur qui expie sa tyrannie, etc. — Le génie musical et enfantin de l’Allemagne commence avec ses poétiques légendes. Les ménétriers d’Alsace tenaient régulièrement leurs assemblées. Le sire de Rapolstein s’intitulait le Roi des Violons. Les violons