immense que Marseille eût bien enviée, mais il n’appartenait pas de reprendre un tel rôle à l’humble alliée de Rome, à une cité sans territoire, à un peuple d’un génie honnête et économe, mais plus mercantile que politique, qui, au lieu de gagner et s’adjoindre les barbares du voisinage, fut toujours en guerre avec eux. Telles furent toutefois la bonne conduite et la persévérance des Massaliotes, qu’ils étendirent leurs établissements le long de la Méditerranée, depuis les Alpes maritimes jusqu’au cap Saint-Martin, c’est-à-dire jusqu’aux premières colonies carthaginoises. Ils fondèrent Monaco, Nice, Antibes, Éaube, Saint-Gilles, Agde, Ampurias, Denia et quelques autres villes.
Pendant que la Grèce commençait la civilisation du littoral méridional, la Gaule du Nord recevait la sienne des Celtes eux-mêmes. Une nouvelle tribu celtique, celle des Kymry (Cimmerii ?)[1], vint s’ajouter à celle des Galls. Les nouveaux venus, qui s’établirent principalement au centre de la France, sur la Seine et la Loire, avaient, ce semble, plus de sérieux et de suite dans les idées ; moins indisciplinables, ils étaient gouvernés par une corporation sacerdotale, celle des druides. La religion primitive des Galls, que le druidisme kymrique vint remplacer, était une religion de la nature, grossière sans doute encore, et bien loin de la forme systématique qu’elle put prendre dans la suite chez les gaëls d’Irlande[2]. Celle des druides kymriques, autant que nous pouvons
- ↑ App. 3.
- ↑ Voy. les Éclaircissements.