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HISTOIRE DE FRANCE

qui leur étaient jadis assurées ; que ce prince lui payât, selon la loi, le prix de la vie de certains Goths qu’il avait tués contre toute justice ; enfin qu’il remît en son pouvoir ceux des hommes de Pepin qui s’étaient enfuis du royaume des Francs dans l’Aquitaine. Guaifer repoussa avec dédain toutes ces demandes[1]. »

La guerre fut lente, sanglante, destructrice. Plusieurs fois les Aquitains et Basques, dans des courses hardies, pénétrèrent jusqu’à Autun, jusqu’à Châlon. Mais les Francs, mieux organisés et s’avançant par grandes masses, firent bien plus de mal à leurs ennemis. Ils brûlèrent tout le Berry, arbres et maisons, et cela plus d’une fois. Puis, s’enfonçant dans l’Auvergne, dont ils prirent les forts, ils traversèrent, ils brûlèrent le Limousin. Puis, avec la même régularité, ils brûlèrent le Quercy, coupant les vignes qui faisaient la richesse de l’Aquitaine. « Le prince Guaifer, voyant que le roi des Francs, à l’aide de ses machines, avait pris le fort de Clermont, ainsi que Bourges, capitale de l’Aquitaine, et ville très fortifiée, désespéra de lui résister désormais, et fit abattre les murs de toutes les villes qui lui appartenaient en Aquitaine, savoir : Poitiers, Limoges, Saintes, Périgueux, Angoulême, et beaucoup d’autres[2]. »

Le malheureux se retira dans les lieux forts, sur les montagnes sauvages. Mais chaque année lui enlevait quelqu’un des siens. Il perdit son comte d’Auvergne, qui périt en combattant ; son comte de Poitiers fut tué

  1. Le continuateur de Frédégaire. App. 118.
  2. Le continuateur de Frédégaire.