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la plus directe, sur une multiplicité d’affaires qui s’appaisent ou se développent d’après leur caractère ; le bien public est journellement entre leurs mains.

Comme tous les états ont leur foible, leur lucre, & ce qu’on appelle le tour du bâton, les commissaires ont passé pour recevoir des présens de ceux qui, dans l’infraction des ordonnances de police, vouloient échapper à leur sévérité. De-là, les plaisanteries populaires, qui attribuent à leurs mains la faculté de recevoir à la fois, la chair, le poisson, le vin, l’huile, & l’écu de la raccrocheuse. On dit proverbialement, chair de commissaire, gras & maigre, pour signifier que tout leur vient du voisinage, sans bourse délier. Mais il n’y a point de fonctions publiques que n’accompagnent quelques rebus malicieux.

Ils sont friands de scellés, parce qu’ils font par suite l’inventaire, besogne lucrative. Or, le premier venu oblige son confrère à reculer, fût-il le cousin-germain du décédé. C’est donc à qui guettera un