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seize tomes, & ils n’étoient pas encore trop longs pour leurs soirées. Ils suivoient avec transport les mœurs, les vertus, les combats de l’antique chevalerie. Pour nous, bientôt nous ne lirons plus que sur des écrans.

On ne hait pas la science, a dit quelqu’un ; on ne hait que la peine qu’il en coûte pour l’acquérir. Il faut être court & précis, si l’on veut être lu aujourd’hui.

CHAPITRE CXLV.

Brochures.


Il faut beaucoup de livres, puisqu’il y a beaucoup de lecteurs. Il en faut pour toutes les conditions, qui ont un droit égal à sortir de l’ignorance. Il vaut mieux lire un ouvrage médiocre, que de ne point lire du tout. Toute lecture est utile, parce qu’elle exerce l’esprit & prête à la réflexion. S’il n’y avoit que les ouvrages des Labruyere, des Montesquieu, des Boullanger, des Buffon,