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livre viii.
HORTICULTURE.


mette de modifier la pression à volonté. Les figures 217, 218 et 219 montrent les planches généralement employées en Belgique pour cet usage, et la manière de s’en servir en avançant de côté.

Sentiers et planches. — Si le sol est argileux, les sentiers qui doivent séparer les planches de la pépinière seront de quelques centimètres plus bas que ces planches ; ils seront au contraire un peu plus élevés si le sol est léger et facilement perméable ; la largeur des planches et celle des sentiers seront combinées de manière à ce qu’on puisse sarcler sans être forcé de fouler la terre des semis.

Arrosages. — Quand les semis et le jeune plant auront besoin d’arrosages, une eau trouble ou même bourbeuse sera la meilleure pour eux. Les arrosages servent à préserver les semis des effets désastreux de la sécheresse de printemps (hâle de mars) et des grandes chaleurs de l’été ; on les donne au printemps le matin et en été le soir, mais jamais sans absolue nécessité. Dans le midi, lorsqu’on achète des oliviers ou des mûriers pour les planter, on a soin de s’assurer qu’ils n’ont point été arrosés en pépinière ; s’ils l’avaient été, et qu’ils fussent plantés à demeure dans un sol d’ailleurs convenable, mais dépourvu de moyens d’irrigation, on les perdrait presque tous.

Sarclages. — Quelque embarrassé que soit le terrain par la mauvaise herbe, on ne commence à sarcler que quand le plant est assez fort pour ne pas en souffrir ; tout ébranlement donne à sa racine pendant la première période de sa croissance peut lui être mortel.

Arrachage. — Chaque fois que le plant doit être arrache pour être repiqué, mis en place en pépinière et enfin vendu, l’arrachage doit toujours se faire à jauge ouverte, c’est-à-dire que l’on creuse en avant du premier rang, assez profondément pour être assuré de prendre les dernières racines en dessous, et ne pas avoir à craindre d’arracher leurs extrémités en les enlevant ; l’opération ne saurait être menée trop rapidement.

Habillage des tiges et des racines. — Il ne faut pas retrancher au tronc du plant ses rameaux inférieurs à l’époque du repiquage ; ces rameaux, qui seront supprimés plus lard, sont nécessaires pour appeler et retenir la sève, donner de la force au tronc et l’empêcher de s’emporter par en haut. Moins on touche aux racines, soit au premier repiquage, soit à la transplantation définitive en pépinière, plus l’arbre est assuré d’une bonne végétation ; il ne faut couper (jue les racines pourries ou endommagées, et dans ce cas couper très net. Au premier repiquage, on pineo, mais avec réserve, le bout du pivot des Iruitiers, principalement de ceux qui proviennent de pépins.

Espacement. — Le plant en pépinière ne doit point être gêné ; plus le sol est fertile, plus il faut de place aux racines pour s’étendre. On doit regarder les distances ci-dessous indiquées comme un minimum.

Arbres à fruits à pépins.
Arbres. Distance
des lignes.
Dist. des arbres
dans les lignes.
Poiriers hautes tiges 
0,70 0,60
Pommiers
id 
0,70 0,60
Poiriers, 2° grandeur 
0,80 0,80
Pommiers,
id 
0,80 0,60
Cognassiers enracinés 
0,80 0,60
Doucains
id 
0,65 0,50
Paradis
id 
0,60 0,50
Arbres à fruits à noyau.
Pruniers pour pêchers 
0,80 0,60
Amandiers
id 
0,80 0,60
Pruniers pour eux-mêmes 
0,70 0,40
Pruniers pour abricotiers 
0,70 0,50
Abricotiers pour eux-mêmes 
0,80 0,60
Cerisiers 
0,60 0,50

On indique un plus grand espace pour les poiriers et pommiers de seconde grandeur que pour ceux de première grandeur, parce que es premiers destinés à être conduits dans la suite en quenouille ou pyramide, ont besoin, pour être dirigés dans ce sens, après avoir été greffés, de commencer à étendre leurs branches inférieures , et prennent par conséquent plus de place que les sujets greffés à haute tige dans la pépinière.


CHAPITRE II. — Pépinières d’arbres fruitiers.


Section 1re . — Considérations générales.

Bien qu’il se trouve dans les différentes régions de la France une heureuse diversité de sols et de climats, les arbres à fruits élevés en pépinière sous le climat de Paris conviennent à toute cette partie de son territoire, qui s’étend de la frontière du nord jusqu’à la Loire, et des côtes de la Manche aux montagnes du Jura. Sur toute cette étendue, le poirier et le pommier tiennent le premier rang parmi les arbres à fruits à pépins ; le pêcher et l’abricotier sont les meilleurs des fruits à noyaux ; la vigne, exclue seulement d’une lisière assez étroite au nord et à l’ouest, mais presque partout cultivable en espalier, tient peu de place dans les pépinières, chacun pouvant trop facilement la multiplier de greffe ou de bouture ; le prunier, l’amandier, le cerisier, et de loin en loin, le cognassier, le neflier, le cormier, le mûrier noir et le figuier y sont aussi élevés pour leurs fruits ; puis, de grandes pépinières de noyers et de châtaigniers alimentent les vastes plantations de ces deux arbres, partout où la récolte de leur fruit forme une des principales ressources de la population. Comme on le voit, le cercle des espèces est assez borné, bien que celui des variétés et des sous-variétés soit illimité ; les autres arbres à fruits sont exclusivement réservés à nos départements méridionaux ; ils occupent la seconde classe des pépinières d’arbres fruitiers ; nous les envisagerons séparément.

Nous avons dit que le sol propre à l’élève en