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Michel le violoneux (page 42).
de respect et de crainte. Puis il s’adressa au peuple. Sa voix grave et solennelle, ses paroles modérées et tristes rappelaient les sons distincts de l’horloge, frappant l’heure à coups mesurés, après le tapage du sinistre tocsin.

« Que faites-vous là, mes enfants ? dit-il. Quel délire vous a surpris ? J’ai passé parmi vous quarante années de ma vie, pour vous enseigner, non seulement par mes discours, mais par mes actes, à vous aimer les uns les autres ! Et voilà ce qu’ont produit mes efforts et mes veilles ! Voilà le résultat de mes prières ! Avez-vous si vite oublié mes leçons d’amour et de miséricorde ? Voudriez-vous profaner la maison du Prince de la Paix par des cœurs remplis de haine et par des actions

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