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l’âme douce et, d’ailleurs, il disait bien haut que dans la vie civile, il fallait rendre à César ce qui était à César. Mais ces réserves faites, il eut dit : cet homme qu’on condamne est plus de ma tradition et de ma lignée que ceux qui le jugent et qui l’abreuvent d’outrages avant qu’il ne soit jugé.

À quoi Zola, en disciple respectueux, pourrait peut-être répondre « pardonnez leur Seigneur, car ils ne savent ce qu’ils font ».

Ch. DUCLAUX,
membre de l’Institut,
directeur de l’Institut Pasteur.

Les ennemis et les défenseurs
de dreyfus

D’un côté, un fou, le colonel Sandherr ayant l’antisémitisme au nombre de ses monomanies ; un autre fou, du Paty de Clam ; une brute, le colonel Henry ; un général qui obéit aux jésuites, le général de Boisdeffre ; un sous-chef d’État-Major timoré, le général Gonse ; un ministre de la guerre, qui, par peur de la Libre Parole et de l’Intransigeant, inspirés par ses officiers d’État-Major, s’est décidé à commettre un crime juridique ; une tourbe d’antisémites, d’anciens boulangistes, menés par Drumont, organe des jésuites, et par Rochefort ; Deroulède, guignol du patriotisme, Millevoye, l’homme des papiers Norton, des ministres qui deviennent pusillanimes jusqu’au crime comme Méline et Billot ; des