Page:Les Cahiers de la quinzaine - série 10, cahiers 11 à 13, 1909.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Passant torrents et monts,
Ils allaient
(je ne me rappelle plus)
Sans repos, sans sommeil, coudes percés, sans vivres,
Ils allaient, fiers, joyeux, et soufflant dans des cuivres
Ainsi que des démons !

Chocs, rencontres, combats ; et Joubert sur l’Adige,
Et Marceau sur le Rhin !

Les tambours, les obus, les bombes, les cymbales,
Et ton rire, ô Kléber !

Et l’on voyait marcher ces va-nu-pieds superbes
Sur le monde ébloui !

La tristesse et la peur leur étaient inconnues.

Je sais bien que c’est le même sujet. Mais il y a tout de même des rencontres singulières entre tous ces deux textes, et ça ressemble encore à des suppliants parallèles. J’adore ces problèmes, vous le savez. Ce sont eux qu’on nomme des problèmes d’histoire, des problèmes historiques, des problèmes d’histoire littéraire. Ce parallélisme m’est un peu suspect. C’est ce que j’aime. Il faudra faire des recherches. C’est mon office, et mon métier et ma raison d’être. Il faudra même que je voie si je n’en ferai pas faire une thèse par un de mes jeunes acolytes.

Au fond je suis partagée (c’est ce que j’aime). Ce Victor Hugo est mon plus grand ami, vous le savez. Il avait une telle affection secrète, une telle affinité profonde, une telle complicité avec moi pour les grandeurs de l’ordre que j’excelle à mesurer. C’est un vieux com-