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CHAPITRE XI.

Tout point est alors intérieur à un domaine tel que le rapport diffère de de moins de pour le domaine et pour tous les domaines intérieurs, assujettis aux restrictions qui ont pu être imposées dans la définition de la dérivée. À l’aide d’un nombre fini de ces domaines on couvrira, d’après le théorème de M. Borel (p. 112), tout le domaine que l’on considère. En restreignant ces domaines on pourra les supposer sans points intérieurs communs. Alors on aura partagé en domaines partiels , , …, et pris dans chacun d’eux ou au voisinage de chacun d’eux un point particulier , de manière que l’on ait

.

Si est continue, on modifiera très peu ceci en supposant pris dans .

De là résulte

.

Si donc, quel que soit le morcellement de en les et quel que soit le choix des , la première somme tend vers une limite déterminée pour des de plus en plus petits, et la seconde reste bornée — ce dernier fait exprime que est à variation bornée — on sait calculer .

La précision de ces aperçus conduit tout naturellement à l’intégrale de Stieltjès ; il suffit de supposer qu’il s’agit de domaines à une dimension, d’intervalles, que est , que est la fonction d’intervalle que nous avons attachée à une fonction à variation bornée, pour retrouver la définition posée par Stieltjès, pour .

Mais il est clair que de ces aperçus dériveraient aussi des généralisations de cette intégrale aux fonctions de plusieurs variables. Nous n’insisterons pas puisque, dans ce Livre, nous nous bornons toujours à l’intégration des fonctions d’une variable.

    des nombres attachés à des domaines et tels que les grandeurs attachées à des domaines provenant de la subdivision d’un autre domaine aient pour somme la grandeur attachée à ce dernier domaine.