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CHAPITRE VII.

la série divergerait. Donc, pour assez grand, on a

Le théorème est donc démontré.

Remarquons que, dans l’énoncé de ce théorème, nous n’avons pas eu à supposer que la limite était sommable alors que nous avions eu à formuler cette hypothèse dans l’énoncé de la page 128. On peut, avec M. B. Levi[1], transformer ce dernier énoncé de façon à n’avoir plus rien à supposer sur la limite . Pour donner à la proposition toute sa portée, définissons ce qu’on entend par une fonction mesurable non toujours finie. C’est une fonction qui prend, en tout point de l’intervalle ou de l’ensemble considéré, une valeur déterminée en grandeur et en signe, mais non toujours finie. Pour une telle fonction , il y a donc en général un ensemble et un ensemble . En disant que est mesurable on exprime que ces deux ensembles sont mesurables et que est mesurable dans l’ensemble des points où elle est finie. On peut encore dire si l’on veut que l’ensemble , ou l’ensemble , ou l’ensemble , est mesurable quels que soient les nombres finis ou infinis et .

L’énoncé annoncé est relatif aux suites croissantes de fonctions mesurables, une telle suite a une limite nécessairement mesurable mais qui n’est pas nécessairement partout finie.

Soit la limite d’une suite croissante de fonctions finies et sommables.

Si la suite des intégrales des fonctions converge, n’est infinie qu’aux points d’un ensemble de mesure nulle, est sommable dans l’ensemble des points où elle est finie et l’intégrale de est la limite des intégrales des .

Si la suite des intégrales des tend vers l’infini, est infinie aux points d’un ensemble de mesure non nulle, ou est non sommable dans l’ensemble des points où elle est finie.

ne prend nulle part la valeur  ; au reste nous pouvons

  1. Reale Ist. Lombardo ; Rendiconti, t. 39, 1906.