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Le cereus gigantesque (voy. p. 371). — Dessin de Lancelot d’après les Reports of explorations, etc. (voy. la note 1 de la page 338).


VOYAGE DE M. MÖLLHAUSEN,


DU MISSISSIPI AUX CÔTES DE L’OCÉAN PACIFIQUE.[1]


1853-1854
Une forêt pétrifiée. — Les montagnes de San Francisco. — Les Apaches. — La rivière des Cèdres. — La rivière des Perdrix. Indiens Tontos. — Le cereus gigantesque.


Dans la vallée du Rio Secco, où l’expédition arriva le 2 décembre 1853, on voit une Forêt pétrifiée. « De loin, on eût dit des masses de bois apportées par les eaux, ou bien une forêt, dont les souches auraient été abattues pour le défrichement du sol. Des arbres gisaient à terre, entre lesquels quelques troncs étaient encore debout. Plusieurs avaient une longueur de 20 mètres avec un diamètre proportionné ; ils paraissaient sciés en blocs réguliers ; non loin de là, on remarquait un amas de copeaux et de branches brisées. Ce sont des arbres fossiles, mis à nu par les eaux et qui se sont brisés par leur propre poids en blocs réguliers d’une longueur de 0m,34c à 1 mètre. Les plus gros ont 1m,67c de diamètre. Quelques-uns étaient creux ; beaucoup semblaient à moitié brûlés et avaient une couleur sombre qui permettait pourtant de distinguer l’écorce, les fentes et les anneaux du bois. Quelques blocs montraient les plus belles teintes de l’agate et du jaspe rouge ; d’autres, sous l’influence de la température, s’étaient émiettés en petits morceaux, qui, taillés et montés, feraient de très-jolis bijoux ; d’autres enfin avaient conservé la couleur du bois : on croyait voir des poutres de sapin pourri, et il fallait les toucher pour se

  1. Suite et fin. — Voy. pages 337 et 353.