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  CHAPITRE LXVI. 467
    Tu recherches la satisfaction de tes femmes. Le Seigneur est indulgent et miséricordieux.
  1. Dieu vous a permis de délier vos serments, il est votre patron. Il est le Savant, le Sage.
  2. Un jour le prophète communique certain secret à une de ses femmes, celle-ci en instruisit une autre[1] ; Dieu le fit savoir au prophète[2], qui, à son tour, fit connaître une partie de cette révélation et se tut sur l’autre ; et, quand le prophète le fit connaître à cette femme, elle lui demanda : Qui donc t’a instruit de tout cela ? — C’est le Savant, l’instruit, répondit le prophète.
  3. Si vous revenez à Dieu (si vous vous repentez), car vos cœurs (à vous, Hafsa et Aïcha), ont gauchi, Dieu nous pardonnera ; mais, si vous vous joignez toutes deux contre le prophète, sachez que Dieu est son patron, que Gabriel, que tout homme juste parmi les croyants et les anges, lui prêteront assistance.
  4. S’il vous répudie, Dieu peut lui donner des épouses meilleures que vous ; des femmes musulmanes et croyantes[3], pieuses, aimant à se repentir, soumises, observant le jeûne, tant femmes mariées précédemment à d’autres que vierges ;
  5. O vous qui croyez ! sauvez vos familles et vous-mêmes du feu, dont l’aliment sera les hommes et les pierres. Au-dessus planeront des anges durs et terribles qui ne sont point rebelles aux ordres de Dieu, qui exécutent ce qu’il leur ordonne.
  6. O infidèles ! n’ayez point aujourd’hui recours à de vaines excuses. Vous serez récompensés selon vos œuvres.

  1. Hafsa a dû raconter l’aventure à Aïcha, autre femme de Mahomet, avec laquelle elle était très-liée.
  2. Mahomet reproche à Hafsa de n’avoir pas gardé le silence sur ce qui s’était passé, et de l’avoir raconté à Aïcha ; et lorsque Hafsa, étonnée de se voir trahie à son tour, demanda au prophète qui avait pu l’instruire de son indiscrétion, Mahomet lui répondit que c’était Dieu lui-même. En réalité, il l’avait deviné par la conduite d’Aïcha à son égard.
  3. En arabe, mouslimat, mouminât ; voyez, sur la nuance entre ces deux mots, chap. II, p. 17, note 4.