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  CHAPITRE XXXIV. 347
    fragment du ciel. Dans ceci il y a un signe pour tout serviteur de Dieu capable de se convertir.
  1. Nous avons accordé à David un don qui venait de nous (le talent de chanter). Nous dîmes : O montagnes et oiseaux ! alternez avec lui dans ses chants. Nous avons amolli le fer entre ses mains, et lui dîmes : Fais-en des cottes de mailles complètes, et observe bien la proportion des mailles. Faites le bien, car je vois vos actions.
  2. Nous assujettîmes le vent à Salomon. Il soufflait un mois le matin et un mois le soir. Nous fîmes couler pour lui une fontaine d’airain. Les génies travaillaient sous ses yeux, par la permission du Seigneur, et quiconque s’écartait de nos ordres était livré au supplice du brasier ardent.
  3. Ils exécutaient pour lui tous les travaux qu’il voulait, des palais, des statues[1], des plateaux larges comme des bassins, des chaudrons solidement étayés. O famille de David ! rendez-nous des actions de grâces. Qu’il y a peu d’hommes reconnaissants parmi mes serviteurs !
  4. Et lorsque nous décrétâmes qu’il mourût, ce fut un reptile de la terre qui l’apprit le premier à tous : il avait rongé son bâton qui soutenait le cadavre ; et quand celui-ci tomba, les génies reconnurent que, s’ils avaient pénétré le mystère, ils ne seraient pas restés aussi longtemps dans cette peine avilissante[2]
  5. Les habitants de SABA avaient, dans le pays qu’ils habitaient, un signe d’avertissement : deux jardins, à droite et à gauche[3]. Nous leur dîmes : Mangez de la nourriture que vous donne votre Seigneur ; rendez-lui des actions de grâces. Vous avez une contrée charmante et un Seigneur indulgent.

  1. Parmi les ouvrages exécutés par les génies, on cite le trône de Salomon, supporté par deux lions couchés et surmonté de deux aigles. Quand Salomon montait sur le trône, les lions étendaient leurs pattes, et, quand il s’asseyait, les aigles l’ombrageaient de leurs ailes.
  2. On a déjà vu dans les chap. II et XXVII quelques détails sur Salomon. Chez les musulmans, Salomon est le type d’un roi sage, puissant ; sa magnificence est devenue proverbiale. Les commentateurs racontent, d’après les sources rabbiniques sans doute, que Salomon, se voyant dans un âge très-avancé, pria Dieu de cacher sa mort jusqu’à ce que les ouvrages et les édifices entrepris par lui fussent terminés. Il craignait que les génies n’abandonnassent les travaux aussitôt après sa mort. Dieu agréa la demande de Salomon, et, quand le moment de sa mort vint, il était à genoux, faisant la prière appuyé sur son bâton. Les génies, le voyant toujours en vie, achevèrent les travaux.
  3. Il faut entendre ici par les jardins tout un pays couvert de jardins, dans le pays appelé Marib, à trois journées de distance de Sanaa.