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  CHAPITRE XXVIII. 313
    s’y rendit et lui raconta ses AVENTURES. Le vieillard lui répondit : Ne crains rien, te voici délivré des méchants.
  1. Une des filles dit alors à son père : O mon père ! prends cet homme à ton service, car tu ne saurais mieux choisir pour ton service qu’en prenant un homme robuste et digne de confiance.
  2. Je veux te donner en mariage, dit le vieillard, une de mes deux filles que voici, à condition que tu me serviras pendant huit ans. Si tu veux aller jusqu’à dix, c’est à ta volonté. Je ne veux point cependant t’imposer rien d’onéreux, et, s’il plaît à Dieu, tu me trouveras toujours équitable.
  3. — C’est convenu entre nous, répondit Moïse ; et, quel que soit le terme que j’accomplisse, il n’y aura aucune faute de ma part. Dieu lui-même est caution de nos engagements.
  4. Lorsque Moïse eut accompli, au service de son beau-père, un certain temps, il partit avec sa famille. Tout d’un coup il aperçut du feu du côté de la montagne, et dit à sa famille : Attendez ici un instant, j’ai aperçu du feu ; j’irai pour vous en donner des nouvelles, ou je vous en apporterai un tison ardent pour vous réchauffer.
  5. Et quand il fut à l’endroit du feu, une voix lui cria du côté droit de la vallée, dans la plaine bénie, du fond d’un buisson : O Moïse ! je suis le Dieu maître de l’univers.
  6. Jette ton bâton. Et quand Moïse, l’ayant jeté, le vit s’agiter comme un serpent, il se mit à fuir, sans se retourner. O Moïse ! lui cria une voix, approche ; ne crains rien, tu es en sûreté.
  7. Mets ta main dans ton sein, elle en sortira toute blanche sans que ce soit une maladie[1], et puis retire-la à toi, revenu de ta frayeur. Ce seront les deux arguments de la part de ton Seigneur auprès de Pharaon et des grands de son royaume. C’est un peuple de pervers.
  8. — Seigneur, répondit Moïse, j’ai tué un des leurs, et je crains qu’ils ne me mettent à mort.
  9. Mon frère Aaron a l’élocution plus facile que moi ; envoie-le avec moi pour m’appuyer et confirmer mes paroles, car je crains qu’on ne me traite de menteur.
  10. Nous fortifierons ton bras par ton frère, lui dit Dieu ; nous vous donnerons un pouvoir tel, que les Égyptiens ne sauront jamais atteindre à la puissance de nos miracles. Vous et ceux qui vous suivront, vous serez les plus forts.
  11. Lorsque Moïse parut devant eux muni de nos signes évi-

  1. Voy. chap. XXVII, 13.