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  CHAPITRE XXII. 269
  1. N’ont-ils pas voyagé dans le pays ? leurs cœurs sont-ils incapables de le comprendre ? n’ont-ils pas des oreilles pour entendre ? Leurs yeux ne sont point privés de la vue, mais leurs cœurs, ensevelis dans leurs poitrines, sont aveugles.
  2. Ils te presseront de hâter le châtiment ; qu’ils attendent. Dieu ne manque jamais à ses promesses. Un jour auprès de Dieu fait mille ans de votre comput.
  3. Combien de cités criminelles avons-nous laissées prospérer pendant un certain temps ! A la fin nous les frappâmes de notre châtiment. Tout retourne à nous.
  4. Dis : O hommes ! je suis un apôtre chargé de vous exhorter.
  5. Ceux qui ont cru et pratiqué le bien obtiendront le pardon de leurs péchés, et des faveurs généreuses.
  6. Ceux qui s’efforcent de prévaloir contre les signes de notre puissance habiteront l’enfer.
  7. Nous n’avons pas envoyé avant toi un seul prophète ou envoyé sans que Satan n’ait jeté à travers dans ses vœux quelque désir coupable ; mais Dieu met au néant ce que Satan jette à travers, et il raffermit ses signes (ses versets)[1].
  8. Mais Dieu permet de le faire, afin que les suggestions de Satan soient une épreuve pour ceux dont le cœur est atteint d’une maladie, dont le cœur est endurci (les méchants sont plongés dans un schisme bien éloigné de la vérité).
  9. Afin que ceux qui ont reçu la science sachent que le Koran est une vérité qui provient du Seigneur, afin qu’ils y croient, que leurs cœurs s’humilient devant Dieu ; car il guide ceux qui croient vers le sentier droit.
  10. Les infidèles ne cesseront point d’en douter jusqu’à ce que

  1. Selon quelques auteurs, le mot temenna, désirer, former un vœu, signifie aussi lire, réciter le Koran, et quelques auteurs ont pensé que ce verset contenait une allusion à une de ces hallucinations dont Mahomet n’était pas exempt. Une fois, disent-ils, qu’il récitait le verset 19, chap. LIII, où il demande ce que c’est qu’Alozza et Allat (divinités arabes), par distraction il s’empressa de répondre lui-même : « Ce sont de belles et dignes demoiselles qu’il faut adorer » ; et les idolâtres présents, de se prosterner aussitôt en signe d’adoration. C’est alors que Mahomet s’aperçut de sa méprise. D’autres pensent que, dans ce passage, il s’agit en général de toute suggestion de Satan. C’était sans doute, disent quelques auteurs, une épreuve que Dieu suscita pour éprouver les musulmans. La plupart des théologiens rejettent toute cette histoire comme apocryphe.