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216 LE KORAN.  
    envers ses parents ; il défend la turpitude[1] et l’iniquité, et l’injustice ; il vous avertit, afin que vous réfléchissiez.
  1. Soyez fidèles au pacte de Dieu, vous qui l’avez conclu ; ne violez point les serments que vous avez faits solennellement. Vous avez pris Dieu pour caution, et il sait ce`que vous faites.
  2. Ne ressemblez point a cette femme qui a défait le fil qu’elle avait tordu solidement, ne faites point entre vous de serments perfides, parce que vous voyez qu’une troupe d’entre vous se trouve être plus nombreuse qu’une autre[2]. Dieu cherche à vous éprouver à cet égard ; mais, au jour de la résurrection, il vous rappellera l’objet de vos différends.
  3. Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous un seul peuple ; mais il égare celui qu’il veut, et dirige celui qu’il veut : un jour on vous demandera compte de vos actions.
  4. Ne vous servez point de vos serments comme d’un moyen de fraude, de peur que vos pieds, fermement posés, ne viennent à glisser, et que vous n’éprouviez le châtiment pour avoir détourné les autres du sentier de Dieu. Un supplice terrible vous serait réservé.
  5. N’allez point acheter avec le pacte de Dieu un objet d’infime valeur. Ce que Dieu tient en réserve vous sera plus avantageux, si vous avez de l’intelligence.
  6. Ce que vous possédez passe, et ce qui est auprès de Dieu reste. Nous donnerons aux persévérants la récompense qui leur est due, la récompense plus conforme à leurs œuvres.
  7. Quiconque fait une bonne action, et qui est en même temps croyant, qu’il soit homme ou femme, nous lui accorderons une vie heureuse, et nous lui accorderons la plus belle récompense digne de ses œuvres.
  8. Quand tu lis le Koran, cherche auprès de Dieu un refuge contre Satan le maudit[3].
  9. Satan n’a point de pouvoir sur ceux qui croient et qui mettent leur confiance en Dieu.

  1. Nous traduisons ainsi partout le mot arabe fahcha ou fahicha, qui s’applique à tout péché charnel.
  2. Mahomet reproche ici aux Arabes leur mauvaise foi dans les traités, qu’ils ne regardaient comme obligatoires que lorsqu’ils étaient les plus faibles.
  3. Mot à mot : le lapidé. Il arriva plus d’une fois à Mahomet de prononcer des blasphèmes ou des paroles futiles au milieu des plus graves discours ou des prières ; il attribuait ces écarts à l’action du diable. Pour se prémunir contre ce danger, il ordonne d’invoquer l’assistance de Dieu ; c’est ce que font les musulmans, en prononçant, avant la prière, ces mots : Je me réfugie auprès de Dieu contre Satan le lapidé. Au sujet de cette épithète, voy. chap. III, 34.