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LES OISEAUX AQUATIQUES DU CANADA.[1]


De temps immémorial, le littoral et les îles du St.-Laurent ont été renommés pour l’abondance des oiseaux aquatiques qui les fréquentent et y couvent. Cette remarque, tous les voyageurs, tous les navigateurs, anciens et modernes, l’ont faite. Dès 1632[2] les Pères Jésuites avaient remarqué, à l’entrée du golfe, ces deux rochers que Dieu semble, selon leur expression pittoresque, avoir placés au milieu des ondes comme des « colombiers » pour les oiseaux qui y séjournent, savoir les Isles-aux-Oiseaux ; plus tard, ils font également mention d’un nombre d’îles giboyeuses à l’excès, telles que l’Isle-aux-Oies[3],

  1. Note Wikisource. — « Les Cygnes du Canada » est le titre apparaissant dans la table des matières et dans le livre, mais ce sont « Les Oiseaux aquatiques du Canada » qui sont abordés dans cette section.
  2. À l’entrée de ce golfe, nous vîmes deux rochers, l’un rond, l’autre quarré ; « Vous diriez que Dieu les a plantés au milieu des eaux comme deux colombiers pour servir de lieux de retraite aux oiseaux qui s’y retirent en si grande quantité, qu’on marche dessus ; et si l’on ne se tient bien ferme, ils s’élèvent en si grande quantité qu’ils renversent les personnes ; on en rapporte des chaloupes ou des petits bâteaux tous pleins quand le temps permet qu’on les aborde : les Français les ont nommés les îles aux Oiseaux. » (Relation des Jésuites. Le Père Paul Le jeune.)
    Le Leader de Toronto du 17 novembre 1860, s’exprime ainsi :
    Captain Strachan and Mr. Kennedy returned last evening from a fortnight’s shooting in the St. Clair Marshes, (Haut-Canada) where they had excellent sport, bagging to the two guns, two swans, three snipes, five wild geese and 570 ducks, black, mallard and grey ducks — weight 1,860 lbs. We are requested to say that the game can be seen to-day between eleven and five o’clock, by gentlemen and sports-men, at one of Captain Strachan’s warehouses, opposite the Rossin House, where a person will be in attendance to receive them.”
  3. L’Isle-aux-Coudres et l’Isle-aux-Oies méritent d’être nommées en passant. « La première est souvent remplie d’Élans qui s’y rencontrent. La seconde est peuplée en son temps d’une multitude d’Oies, de Canards, d’Outardes, dont l’île qui est plate et chargée d’herbe comme une prairie en paraît toute couverte. Les