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vœux, voulaient vivre dans la retraite. Le père Vincent Mussart réforma cette congrégation, qui devint bientôt le chef-lieu de l’ordre. Jeanne de Saulx, veuve de René de Rochechouart, comte de Mortemart, donna aux pénitentes une petite chapelle qui portait le nom de Notre-Dame-de-Grâce ; cette donation fut approuvée par l’évêque, le 27 février 1601. Cet oratoire fut remplacé par une église, dont le roi Louis XIII posa la première pierre le 13 mars 1611. La maison des Pénitents fut regardée alors comme un établissement de fondation royale. Les ambassadeurs des puissances catholiques logeaient au couvent de Picpus ; on leur préparait un appartement où ils recevaient les princes du sang et les hauts dignitaires de l’État. Un prince de la maison de Lorraine, ou un maréchal de France, venait les chercher pour les conduire, dans un des carrosses du roi, à leur hôtel, situé dans la rue de Tournon. Supprimée vers 1790, la maison de Picpus devint propriété nationale. Les bâtiments et terrains, qui contenaient en superficie 8,510 m., furent vendus le 8 thermidor an IV.

Dans la rue de Picpus, on remarque un joli pavillon construit en rocailles ; dans des niches de coquillages on aperçoit plusieurs portraits de moines. Cet ermitage a été habité par Millevoye. De nos jours, un des locataires de cet oasis fut le spirituel Théaulon, qui aurait été un grand poète s’il se fût donné la peine de le devenir. L’ermitage de Picpus a servi également de berceau au Petit Chaperon rouge. Le sensible Boïeldieu vint y composer ces chants gracieux, qui ont le privilège de ne vieillir jamais.

Pierre (impasse Saint-).

Située dans la rue Neuve-Saint-Pierre, entre les nos 4 et 6. Pas de numéro. Sa longueur est de 29 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Cette impasse, tracée sur le plan de Verniquet, tire son nom de la rue Neuve-Saint-Pierre. Sa largeur est de 5 m. Suivant une délibération du conseil municipal du 6 janvier 1832, cette impasse doit être maintenue dans son état actuel.

Pierre (passage Saint-).

Commence à la rue Saint-Antoine, no  164; finit à la rue Saint-Paul, no  36. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 6. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Son emplacement formait, avant 1790, deux passages distincts. Le premier, celui qui prend naissance à la rue Saint-Antoine, conduisait au cimetière de la paroisse Saint-Paul, et se nommait passage Saint-Pierre ; le second, qui longeait au nord l’église Saint-Paul, aboutissait également au cimetière et s’appelait passage Saint-Paul. L’église Saint-Paul, supprimée vers 1792, devint propriété nationale. Le cimetière, le presbytère, l’emplacement de la prison Saint-Éloi et plusieurs autres propriétés bordant les deux passages furent aliénés par le domaine de l’État. Les actes de vente des 28 fructidor an IV, 25 vendémiaire, 27 messidor an V, et 18 thermidor an VIII, prescrivirent aux acquéreurs soit l’obligation de fournir sans indemnité le terrain nécessaire au percement de deux rues projetées, soit de ne recevoir en dédommagement que le prix de la partie du terrain qui devait servir aux nouvelles voies publiques. Le plan de ces deux rues fut approuvé le 28 juin 1818, par le ministre de l’intérieur, qui fixa leur largeur à 8 m. La première rue devait commencer à la rue Saint-Antoine, au no  164, se prolonger sur l’emplacement du cimetière jusqu’à la rue Neuve-Saint-Paul, et recevoir le nom de rue Rabelais. La deuxième voie publique partant de la rue Saint-Paul, suivait la ligne tracée par le passage, devait aboutir à la nouvelle rue mentionnée plus haut, et se nommer rue Mansart. — On sait que dans l’église et le cimetière Saint-Paul, se trouvaient les sépultures du joyeux curé de Meudon et de l’illustre Jules-Hardouin Mansart, l’un de nos architectes les plus célèbres. Le temps avait détruit la tombe de l’auteur de Pentagruel, de François Rabelais ; mais on montrait encore avant la révolution l’arbre au pied duquel il avait été inhumé. — Les rues Mansart et Rabelais n’ont point été formées ; les deux passages qui se réunissent sous une voûte ne sont plus connus aujourd’hui que sous la dénomination de Saint-Pierre.

Pierre (Petite rue Saint-).

Commence à la rue du Chemin-Vert, nos 5 et 7 ; finit à la rue Amelot, nos 46 et 48. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 30 bis. Sa longueur est de 275 m. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

On l’appelait autrefois rue Saint-Sabin. Elle tire son nom actuel de la rue Saint-Pierre, près de laquelle elle est située. — Une décision ministérielle du 3 prairial an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les constructions du côté des numéros impairs, à l’exception d’un mur de clôture situé près de la rue du Chemin-Vert, ne sont pas soumises à retranchement ; les maisons nos 2, 2 bis, 2 ter, 10, 16, 18, 28, 30 et 30 bis, sont alignées. — Portion d’égout du côté de la rue Saint-Pierre. — Conduite d’eau depuis la rue du Chemin-Vert jusqu’à la borne-fontaine.

Pierre (rue Basse Saint-).

Commence au quai Billy, nos 32 et 32 bis ; finit à la rue de Chaillot, nos 24 et 26. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 18 bis. Sa longueur est de 369 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

La partie comprise entre le quai et la rue Gasté s’appelait autrefois rue des Égouts, rue Basse-de-Chaillot. — Une décision ministérielle du mois de fructidor an XII, signée Portalis, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 14 m. L’autre partie qui aboutit à la rue de Chaillot, portait le nom de rue Saint-Pierre,