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l’invocation de la Vierge, l’autre sous celle de Saint-Philippe. Au-dessus de l’ordre intérieur, règne dans toute la longueur de l’église une voûte ornée de caissons et éclairée à chaque extrémité par de grands vitraux. Cette voûte a été construite en sapin, d’après le procédé de Philibert Delorme. Depuis 1802, l’église Saint-Philippe-du-Roule est la deuxième succursale de la paroisse de la Madeleine.

On exécute en ce moment des travaux d’agrandissement qui consistent dans la construction de la chapelle de la Vierge, au chevet de l’église. La dépense de cette opération est évaluée à 173,111 fr. 44 c.

Philippe-Saint-Martin (rue Saint-).

Commence à la rue Bailly, nos 8 et 10 ; finit à la rue Royale, nos 9 et 11. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 28 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Construite vers 1780 sur les terrains dépendant du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, on lui a donné le nom qu’elle porte, parce que saint Philippe était particulièrement honoré dans cette abbaye. (Voyez place de l’ancien marché Saint-Martin.) — Une décision ministérielle du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, et une ordonnance royale du 14 janvier 1829, ont fixé à 6 m. la largeur de la rue Saint-Philippe. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement de 90 c. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Picpus (barrière de).

Située à l’extrémité de la rue de ce nom.

Cette barrière est décorée d’un bâtiment avec quatre péristyles et attique. (Voir l’article Barrières.)

Picpus (chemin de ronde de la barrière de).

Commence aux rue et barrière de Picpus ; finit aux avenue et barrière de Saint-Mandé. Le dernier numéro est 15. Sa longueur est de 584 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

(Voir l’article Chemins de ronde).

Picpus (rue de).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Antoine, no  280 ; finit aux chemins de ronde des barrières de Picpus et de Reuilly. Le dernier impair est 51 ; le dernier pair, 78. Sa longueur est de 1,109 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Vers 1575, c’était un chemin qui traversait le territoire de Pique-Puce, dont on a fait, par corruption, Picpus. Plusieurs savants ont donné au nom du village de Pique-Puce une étymologie que nous citons sans garantir son authenticité. Un mal épidémique se manifesta dans les environs de Paris, vers le milieu du XVIe siècle. On voyait sur les bras des enfants et des femmes, de petites tumeurs rouges qui présentaient les caractères de plusieurs piqûres faites par un insecte qui s’attaquait de préférence aux mains douces et blanches des jeunes dames. On rapporte qu’un frère du couvent de Franconville, près de Beaumont, diocèse de Beauvais, avait été envoyé, vers cette époque, par ses supérieurs, à l’effet de chercher un emplacement convenable pour établir une seconde maison de leur ordre près de la capitale. On ajoute que le frère était jeune, d’une figure très agréable, et qu’il avait même quelques connaissances médicales. Un jour il se présenta chez une jeune abbesse qui souffrait de l’épidémie, appliqua sur le bras malade quelques gouttes d’une liqueur parfumée ; le lendemain la guérison était complète. On cria au miracle ; le nouveau docteur devint à la mode, se fixa dans ce village, qui prit le nom de Pique-Puce, puis fit venir, quelques années après, plusieurs religieux qui formèrent bientôt un nouvel établissement.

La fondation de plusieurs communautés religieuses amena la population de ce côté, et le grand chemin qui traversait ce village fut nommé rue de Picpus. Cette voie publique a été renfermée dans la capitale lors de la construction de l’enceinte par les fermiers généraux. — Une décision ministérielle du 28 floréal an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de la rue de Picpus à 12 m. Les propriétés 1, 5, 9, 11, 13, 21, 29 ; 8, 12, 14 et 20, ne sont pas soumises à retranchement.

Aux nos 15, 17 et 19 était située la communauté des Chanoinesses de l’ordre de Saint-Augustin, connue sous le titre de Notre-Dame-de-la-Victoire-de-Lépante. Ces chanoinesses furent établies à Paris par Jean-François de Gondi, archevêque, et M. Tubeuf, surintendant des finances de la reine. Ce dernier fit venir six religieuses du couvent de Saint-Étienne de Reims, et les plaça dans une maison qu’il avait achetée à Picpus. Le roi confirma cet établissement au mois de décembre 1647. Ces chanoinesses portaient le titre de Notre-Dame-de-la-Victoire, parce qu’elles avaient ajouté à leur institut l’obligation particulière de célébrer, le 7 octobre de chaque année, la victoire gagnée en 1572 par Don Juan d’Autriche, sur les Turcs, dans le golfe de Lépante. Supprimé en 1790, ce couvent devint propriété nationale. Les bâtiments et dépendances, qui contenaient en superficie 14,627 m., furent vendus le 8 messidor an IV.

Le cimetière de cette maison a été concédé sous l’Empire à plusieurs nobles familles ; là dorment les Montmorency, les Noailles ; là repose le général La Fayette.

La rue de Picpus rappelle d’autres souvenirs. La maison qui porte le no  36 fut habitée quelque temps par la comtesse d’Esparda, Eugénie de la Bouchardie, que l’amour et les vers de Marie-Joseph Chénier ont rendue célèbre.

Au no  37 était l’entrée du couvent des Pénitents réformés du tiers-ordre de Saint-François, vulgairement appelés les Picpus. Leur établissement avait été fondé par saint François d’Assise, en faveur des personnes des deux sexes qui, sans s’assujettir à prononcer des