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nommait rue de la Monnaie, en raison de l’hôtel des Monnaies qui y était situé à l’endroit où fut ouverte la rue Boucher. Un arrêt du conseil de janvier 1689 ordonna l’élargissement de la rue de la Monnaie. Dans un autre arrêt du 24 février 1693, on voit que cet élargissement était alors presqu’entièrement effectué. — Une décision ministérielle du 20 mai 1817 fixa la largeur de cette voie publique à 11 m. En vertu d’une ordonnance royale du 15 janvier 1844, cette largeur est portée à 13 m. Propriétés de 1 à 5, ret. 2 m. 20 c. à 2 m. 30 c. ; 7, ret. 1 m. 80 c. ; 9, 11, ret. 2 m. 20 c. à 2 m. 32 c. ; 13, alignée ; pas de numéros 15 et 17 ; de 19 à 25, ret. 2 m. 40 c. ; de 2 à 8, ret. 70 c. à 95 c. ; 10, ret. réduit 55 c. ; 12, ret. réduit 30 c. ; 14, ret. réduit 70 c. ; de 16 à 32, alignées. — Égout entre les rues Boucher et Béthisy. Bassin d’égout dans le surplus. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Monnaie (rue de la Vieille-).

Commence aux rues de la Heaumerie, no  2, et des Écrivains, no  30 ; finit à la rue des Lombards, nos 27 et 29. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 101 m. — 6e arrondissement, quartier des Lombards.

Des actes du XIIe siècle indiquent que l’on battait monnaie dans cette rue, qui dès le XIIIe siècle portait le nom de Vieille-Monnaie. En 1636, on l’appelait également rue Passementière. Elle a été élargie en vertu d’un arrêt du conseil du 2 juillet 1686. — Une décision ministérielle à la date du 18 vendémiaire an VI, signée Letourneux, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 9 décembre 1838, sa largeur a été portée à 10 m. Propriétés nos 1 et 3, ret. réduit 3 m. 60 c. ; 5, ret. réduit 1 m. 60 c. ; 7, ret. réduit 2 m. ; 9, ret. réduit 1 m. 20 c. ; 11, ret. réduit 70 c. ; 13, 15, ret. 50 c. ; 17, ret. réduit 90 c. ; de 19 à 23, ret. 1 m. 30 c. à 1 m. 50 c. ; 25, alignée ; 27, 29, ret. 1 m. 80 c. à 2 m. 40 c. ; 2, ret. réduit 2 m. 40 c. ; de 4 à 8, ret. 1 m. 70 c. à 2 m. 10 c. ; de 10 à 28, ret. 2 m. 30 c. à 2 m. 60 c. ; 30 ret. 1 m. 60 c. ; 32, ret. 2 m. — Portion d’égout du côté de la rue des Lombards. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Française).

Monnaies (hôtel des).

Situé sur le quai de Conti, no  11. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Dans un édit de Charles-le-Chauve de l’année 864, Paris se trouvait au nombre des villes ayant le droit de fabriquer des monnaies. Le bâtiment affecté à cette fabrication devait faire partie du palais de la Cité. Dès que le faubourg septentrional fut défendu par une enceinte, on y transféra la maison de la monnaie. Dans le quartier des Lombards, on voit encore aujourd’hui une rue nommée de la Vieille-Monnaie. Un acte de 1227 indique une de ses maisons sous le nom de Monetaria et de Veteri Moneta. Quelque temps après, cette fabrication fut transportée dans une maison où s’établirent plus tard les religieux de Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. Dans l’acte de fondation de ce couvent il est dit : « que saint Louis donna aux religieux une propriété appelée de la Monnaie. » Au commencement du XIVe siècle, un Hôtel des Monnaies était établi dans la rue qui en porte encore aujourd’hui le nom ; les bâtiments y subsistèrent jusqu’à l’entière construction de l’édifice du quai de Conti. L’ancien Hôtel des Monnaies, tombant en ruine, fut alors abattu. En vertu des lettres-patentes du mois d’août 1776, on ouvrit sur son emplacement les rues Boucher et Estienne. — « Louis, etc… Par nos lettres-patentes du 7 janvier 1765, nous aurions ordonné, attendu la vétusté de notre hôtel actuel des Monnaies à Paris, qu’il en serait construit un autre sur le terrain vague entre la rue Royale et celle des Champs-Élysées (ci-devant appelée de la Bonne-Morue), derrière les façades qui servent de décoration à la place où est posée notre statue équestre ; ils nous aurait été représenté par nos chers et amés les prévôt des marchands et échevins de notre bonne ville de Paris, que l’exécution de nos lettres-patentes pourrait ralentir l’activité du commerce de l’orfèvrerie, en ce que l’emplacement destiné pour ce nouvel hôtel des Monnaies se trouverait considérablement éloigné du centre de notre capitale, et que les orfèvres et autres correspondants aux monnaies seraient obligés de perdre un temps considérable pour y porter leurs ouvrages et matières, et comme nous n’avons en vue que le plus grand avantage des habitants de notre bonne ville de Paris, et la facilité et commodité du commerce, nous avons estimé convenable de déférer aux représentations qui nous ont été faites à cet égard, en assignant au nouvel hôtel des Monnaies, qu’il est nécessaire de construire, un autre emplacement plus à la portée des orfèvres et autres commerçants et trafiquants des matières d’or et d’argent, et en ordonnant tous les autres arrangements que ce changement exige ; nous y avons pourvu par arrêt rendu en notre conseil, le 18 septembre dernier, sur lequel nous avons jugé nécessaire de faire expédier nos lettres patentes ; à ces causes, etc. — Article 1er. Le nouvel Hôtel des Monnaies, qui devait être à la place où est notre statue équestre, sera établi et incessamment construit aux anciens grand et pelit hôtels de Conti, appartenant à notre d. ville de Paris, et qui sont actuellement occupés par notre garde-meuble, suivant le plan que nous avons agréé ; la construction duquel nouvel Hôtel des Monnaies fait partie des ouvrages que nous avons énoncés par notre édit du mois de juillet dernier, avoir ci-devant ordonné. — Art. 2. Ordonnons que l’acquisition des dits anciens grand et petit hôtels de Conti sera incessamment faite pour nous et en notre nom par les commissaires que nous nommerons à cet effet. — Art. 3. Ordonnons pareillement que les prévôt des marchands et échevins