Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Lombards (rue des)


Lombards (rue des).

Commence aux rues des Arcis, no  39, et Saint-Martin, no  1 ; finit à la rue Saint-Denis, nos 70 et 72. Le dernier impair est 51 ; le dernier pair, 54. Sa longueur est de 171 m. — 6e arrondissement, quartier des Lombards.

Cette rue était complètement bâtie en 1250. En 1300, elle se nommait de la Buffeterie. C’était la rue de la Pourpointerie en 1612 et 1636. Elle tire sa dernière dénomination des usuriers lombards qui vinrent s’établir à Paris, à la fin du XIIe siècle, et dont une grande partie habita cette rue au commencement du XIVe. — Une décision ministérielle du 18 vendémiaire an VI, signée Letourneux, avait fixé la largeur de cette rue à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 19 juillet 1840, sa moindre largeur a été portée à 13 m. Les maisons nos 1, 3, 5 et 7 sont alignées. Les autres propriétés sont généralement soumises à un fort retranchement. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

La maison du poids du Roi existait encore dans cette rue au XVIIe siècle. Jusqu’au règne de Louis VII, nos rois étaient demeurés seuls propriétaires de cet établissement et des privilèges qui y étaient attachés. Ils en cédèrent depuis la propriété qui, passant de main en main, fut définitivement acquise par le chapitre Notre-Dame. Le droit de visiter les poids et balances de tous les artisans appartint aussi au corps des épiciers. Le prévôt de Paris, en 1321, sur l’ordre qu’il en reçut du parlement, fit ajuster les poids à la Monnaie. Il fut fait trois étalons dont l’un fut remis aux épiciers, et les deux autres déposés à la Monnaie et au poids du roi. En 1484, ce droit leur fut conféré par de nouvelles ordonnances ; ils l’exerçaient à l’égard de toute espèce de marchands ; les orfèvres seuls relevaient directement de la Monnaie. Les épiciers étaient accompagnés, dans leurs visites, d’un juré-balancier nommé par le prévôt de Paris, sur leur présentation. Jusqu’en 1434, les poids dont on se servait n’étaient que des masses de pierre, façonnées et ajustées. Philippe-le-Long, par son règlement de 1321, avait formé le dessein d’établir en France une seule et même mesure. Pour les frais de cette réforme, il proposa un subside ; l’impôt ne put se lever, et l’ordonnance tomba dans l’oubli. Louis XI eut plus tard la même pensée ; la noblesse s’opposa ainsi que le clergé à cette améliorations La Convention, par un décret du 1er août 1793, ordonna cette uniformité, et par son décret du 18 germinal an III (7 avril 1795), fixa l’époque où elle deviendrait obligatoire. — C’est au savant Prieur de la Côte-d’Or qu’est dû ce magnifique travail.